Le PP a remporté 65 sièges sur 136 au Parlement régional. Il pourra donc former un gouvernement avec le soutien de l’extrême droite de Vox, qui a obtenu 13 sièges (un de plus par rapport à 2019). Le PSOE (social-démocratie) a obtenu 24 sièges (contre 37 en 2019), la liste Mas Madrid, issue d’une rupture avec Podemos, a gagné 24 sièges (mais a dépassé le PSOE en nombre de voix) et Podemos, 10 sièges. Même si c’est trois sièges de plus qu’aux dernières élections, le résultat est un échec, à l’image de cette campagne qui s’est déroulée dans un climat nauséabond et qui a vu le débat démocratique espagnol s’enliser dans la haine avec la radicalisation de la droite et de ses militants qui ont pendant deux mois harcelé le candidat de Podemos, avec le soutien du PP, de Ciudadanos et Vox.
Avec le slogan « socialisme ou liberté », la candidate du PP a donné le ton dès le départ : en exploitant les sentiments de colère et d’amertume des habitants d’une région de plus en plus marquée par les inégalités sociales et la précarité, Isabel Diaz Ayuso s’est présentée comme celle qui défend la liberté contre les restrictions sanitaires imposées par le gouvernement de gauche de Pedro Sanchez. Pablo Iglesias, harcelé et menacé de mort, a peiné à faire entendre à la population que le marasme économique dans lequel elle est plongée est due à l’absence totale de solidarité sociale.
L’objectif de Pablo Iglesias a été avant tout de combattre « l’ultra droite et le fascisme » dans un contexte de pandémie et de crise sociale où l’extrême droite et ses idées s’épanouissent sans gêne. Un pari qu’il n’a pas réussi dans une campagne où l’outrance et la violence verbale de la part de la droite et l’extrême droite n’aura profité qu’au parti conservateur et ultra libéral : le PP.
Le soir des résultats, Pablo Iglesias a annoncé qu’il quittait la vie politique :
« Nous avons échoué« , a-t-il affirmé devant un groupe de militants de son parti, disant avoir l’impression d’être « le bouc émissaire qui mobilise les sentiments les plus obscurs, les plus contraires à la démocratie. Je crois qu’il est évident qu’aujourd’hui je ne contribue pas à rassembler. Pour cette raison j’abandonne toutes mes fonctions, je quitte la politique dans le sens de politique partisane, politique institutionnelle, afin de ne pas être un obstacle à une rénovation de la direction qui doit se produire dans notre force politique ».