« Que le dialogue permette au Venezuela de fonctionner pleinement comme pays et comme société. » Cet appel au dialogue est celui d’Alberto Fernández, président de la République argentine. Si ce commentaire, qui date du 18 avril, a autant fait parler en Amérique du Sud, c’est parce que l’homme de gauche est accessoirement le président pro tempore de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC), l’organisation régionale créée afin d’avoir un cadre de dialogue entre États d’Amérique latine sans présence des États-Unis. Le président a ainsi insisté sur la nécessité de recréer des liens avec les autorités vénézolanes au nom de la cohésion du continent et d’une solidarité avec la population du pays en difficulté. Pour donner plus de poids à ses propos, il les a tenus en conférence de presse lors d’une visite d’État de Guillermo Lasso, président équatorien ancré à droite. Fernández a accompagné ses commentaires d’une déclaration selon laquelle l’Argentine allait pleinement rétablir les relations diplomatiques avec le pays de Maduro, des relations qui s’étaient tendues sous le mandat de Mauricio Macri, son prédécesseur.
De son côté, Lasso a salué la prise de position de son homologue, affirmant que ses équipes allaient « analyser » la possibilité de faire un geste similaire. Agissant rapidement, Fernández a annoncé cette semaine l’identité du futur ambassadeur à Caracas. Il a également reçu un soutien de poids de plusieurs figures politiques de premier plan tel que le rapporte le média argentin Página 12. Le document est signé par Evo Morales, Ernesto Samper, Rafael Correa, Fernando Lugo et Manuel Zelaya, respectivement anciens présidents de Bolivie, Colombie, Équateur, Paraguay et Honduras. Mais l’on retrouve également des figures européennes dont José Luis Rodríguez Zapatero, ex-président du gouvernement espagnol, et Jean-Luc Mélenchon, candidat de l’Union Populaire en France. Les signataires apportent un soutien clair à la porte ouverte par l’Argentine pour la réintégration du Venezuela dans les cercles diplomatiques. Ils rappellent également la contribution clé au dialogue d’une organisation régionale comme la CELAC. Une telle décision pourrait par ailleurs ancrer le continent dans une paix durable. Autant de signes de bon augure quant à l’avenir de l’Amérique latine.