Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr

Tunisie : Les dérives présidentielles remises en cause

C’est une réforme qui inquiète et un nouveau coup porté à la démocratie tunisienne. Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue dimanche afin de s’opposer au président du pays Kaïs Saïed qui vient de s’arroger les pleins pouvoirs judiciaires.

La décision est soudainement tombée le 6 février : le président Kaïs Saïed a annoncé la dissolution du Conseil supérieur tunisien de la magistrature (CSM), organe accusé d’être partial dans ses prises de décisions, vicié par la corruption et noyauté par le parti Ennahdha. Si la nouvelle inquiète, c’est parce que le CSM, institution indépendante chargée de la nomination des juges, est née en 2016 et est le résultat de la démocratisation qu’a connu le pays à la chute de Ben Ali. Cette décision est ainsi une charge directe contre le système judiciaire du pays.

Cette fin de semaine, l’organe de substitution, censé être « temporaire », a été présenté. Cette nouvelle institution est subordonnée aux décisions présidentielles : l’exécutif peut décider de limoger ou non des juges à sa convenance. La fin effective de l’indépendance judiciaire est donc actée par une telle décision. Le président a assumé ce choix, le présentant comme la meilleure façon d’assurer un assainissement du système judiciaire du pays.

Les réactions n’ont pas tardé et des milliers de manifestants ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de ces annonces qui constituent des remises en causes supplémentaires aux acquis de la révolution de 2011. Dans les cortèges c’est l’expression d’un ras-le-bol d’une population tunisienne face à un régime de plus en plus autoritaire qui primait. Le pays semble ainsi rattrapé par ses vieux démons autocratiques desquels il tentait de se détacher depuis une décennie. Plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont par ailleurs signifié leur inquiétude face à cette régression.

Pour rappel, le régime tunisien est suspendu aux décisions de son président Kaïs Saïed depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021. Il avait alors prononcé la dissolution du Parlement sans annoncer de perspectives claires quant à un retour à des instances législatives indépendantes. Les dérives de ces derniers mois font craindre un grand retour en arrière qui efface le leg de la mobilisation populaire de 2011.

Dans le même dossier

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.