Impliqué dans une affaire d’exportations illégales de bois d’Amazonie et montré du doigt au Brésil comme à l’étranger pour l’accélération de la déforestation depuis le début du mandat de Jair Bolsonaro, Ricardo Salles a dû quitter le gouvernement le 23 juin 2021.
Le ministre de l’environnement, ou plutôt le « ministre anti-environnement » Ricardo Salles, était très critiqué par les organisations de défense du climat : au cours des deux dernières années, la déforestation en Amazonie a augmenté de 50% : en 2020, plus de 11 000 km2 de forêt ont été détruits au Brésil, un niveau jamais atteint depuis 2008.
Ricardo Salles, 46 ans, proche de Jair Bolsonaro, l’un des seuls ministres à s’être maintenu au gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2018, a démissionné le 23 juin, alors qu’il était sur la sellette depuis quelques temps déjà : le 19 mai, ses bureaux avaient été perquisitionnés à la demande du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui avait ordonné la levée de son secret bancaire. La Police fédérale enquête sur un « important réseau criminel transnational de facilitation de contrebande de bois », avait indiqué le juge.
En juin, le désormais ex-ministre était visé par une seconde enquête, ouverte par une autre juge : il est accusé d’avoir entravé l’une des plus importantes enquêtes contre un programme de déforestation illégale en Amazonie.
Déforestation, corruption, malversations… C’est la première fois qu’un ministre de l’environnement est accusé de crimes environnementaux. Partie intégrante de l’aile idéologique de Bolsonaro, Ricardo Salles est resté fidèle au président d’extrême droite jusqu’au bout.
Et s’il tombe enfin, les ONG et défenseurs de l’environnement ne se réjouissent pas de voir arriver son successeur : Joaquim Alvaro Pereira Leite, membre du gouvernement depuis 2019 qui était jusque-là secrétaire à l’Amazonie et aux Services environnementaux. Affilié donc au même ministère que M. Salles. Personne ne se fait d’illusion, le gouvernement Bolsonaro ne mettra pas fin à ses projets environnementaux néfastes :
« Ricardo Salles n’était qu’un opérateur qui remplissait très bien les plans du patron. La politique anti-environnementale se poursuit à toute vapeur. »