Cet article fait partie du dossier Ecologie populaire

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Texas : gros sous et faible énergie

Alors qu’une nouvelle vague de froid a frappé l’État du sud des États-Unis, 70 000 personnes se sont retrouvées sans accès à l’électricité ou à l’eau. Le fruit d’une politique de dérégulation totale du secteur énergétique qui montre désormais au grand jour ses limites.

Lorsqu’une vague de froid touche le territoire texan, nombreux sont les ménages qui se mobilisent, dévalisant les rayons de supermarché de leurs conserves ou bidons d’eau. Ce bal surréaliste se déploie à chaque once d’alerte. C’est que le Texas n’est pas paré aux conditions climatiques extrême. En février 2021, lors de la tempête hivernale Uri, 5 millions de personnes se sont retrouvées dans le noir soit 16 % de la population de l’État. 246 personnes ont également perdu la vie dans ce phénomène climatique. Le régulateur public de l’électricité ERCOT avait alors demandé en catastrophe aux opérateurs de couper la distribution de courant afin d’éviter un effondrement du réseau électrique. Un an plus tard, ce sont 70 000 personnes qui ont dû subir des coupures malgré un phénomène d’une ampleur moindre. Dans le même temps, la production de gaz de schiste a plongé.

Les curseurs de ces échecs successifs pointent vers la façon dont fonctionne le secteur énergétique texan, comme le souligne Truthout. Acteurs publics et privés se mêlent dans un système indépendant et unique dans le pays qui n’est pas connecté aux deux principaux réseaux électriques nationaux. Ce système n’est donc pas soumis aux régulations et contrôles fédéraux. Encouragé par des politiques publiques, le secteur est désormais fortement financiarisé et bénéficie d’une dérégulation visant à encourager la concurrence.

Aucune obligation de financement ou d’entretien du réseau à long terme n’existe. Au Texas, le secteur énergétique se caractérise donc par une course au profit à court-terme. Avec une conséquence simple : tout le réseau dépend pour moitié d’une source d’énergie unique, la moins chère à extraire et exploiter, le gaz de schiste. Quand l’extraction de cette ressource n’est plus possible, c’est tout le réseau qui prend le risque d’un écroulement, provoquant les situations dramatiques de l’hiver dernier.

Cette défense irrationnelle de la libre concurrence dans un secteur aussi stratégique ne connaît aucune remise en cause de la part du gouverneur Greg Abbott et de son équipe qui sont persuadés du bien-fondé de leur démarche. Et tout cela malgré une épreuve des faits qui inquiète et soulève les limites importantes de cette privatisation croissante. Plus grave, ce choix politique a des conséquences concrètes sur une autre victime de ce système : le climat. En ne soutenant pas un entretien à long terme du réseau énergétique, le développement et l’essor des énergies renouvelables au détriment du gaz naturel, l’intégration de la notion de développement durable auprès des acteurs du marché, le Texas participe activement à la démultiplication des mêmes phénomènes climatiques extrêmes qui mettent son réseau à genoux.

Lire l’article original de Truthout

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Claire Lejeune est co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie. Elle est revenue pour l’Émission populaire sur l’appel, fait par une vingtaine de pays, dont la France, à tripler les capacités nucléaires mondiales d’ici à 2050. Une annonce incohérente si l’on souhaite respecter les objectifs fixés par l’Accord de Paris.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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