Le second tour de l’élection présidentielle au Pérou a lieu ce dimanche 6 juin. Il oppose l’enseignant syndicaliste de gauche Pedro Castillo à la candidate d’extrême droite Keiko Fujimori, fille de l’ancien dictateur Alberto Fujimori en prison pour crimes contre l’Humanité. Depuis les années 90 dans l’un des pays les plus néolibéraux d’Amérique du Sud, presque tous les présidents péruviens ont été inculpés ou emprisonnées, ou sont en fuite. Keiko Fujimori est également corrompue et a passé plus d’un an en détention pour son implication dans l’affaire Odebrecht. Pedro Castillo est donné favori dans tous les sondages. La campagne est très tendue : à quatre jours de l’élection, l’élite médiatique aux mains des grands groupes et presque toute la classe politique sont vent debout contre Castillo qui porte un message d’espoir et dont le mot d’ordre est « plus aucun pauvres dans un pays riche ».
Pour comprendre un peu mieux le programme du candidat de gauche ainsi que le changement social en cours au Pérou, Christian Rodriguez s’est entretenu avec Julio Bendezu Sarmiento, Directeur de la Mission archéologique en Asie centrale au CNRS, Docteur en préhistoire, ethnologue et anthropologue, franco-péruvien, qui soutient la candidature de Pedro Castillo à la tête de son pays.