Le 1er janvier 2023, Luiz Inácio Lula da Silva a pris ses fonctions de nouveau président du Brésil, plus grand pays de l'Amérique latine et dixième puissance mondiale. Après quatre années de saccage de l'Amazonie, d'explosion des inégalités, de la faim et de la violence sous Jair Bolsonaro, ancien militaire d'extrême droite élu sur un programme ultralibéral en 2018, Lula entame un troisième mandat de quatre ans (2023-2027) dans un pays polarisé, fortement endetté, où 30% des habitants sont pauvres et où la moitié de la population est frappée d'insécurité alimentaire. C'est dans ce contexte que Lula a prononcé deux discours à Brasilia le 1er janvier : un devant le congrès et un à l'extérieur, sur la place des trois pouvoirs, pour ses soutiens et les militants. Il a reçu l'écharpe présidentielle des mains de cinq personnes issues de la société brésilienne populaire : le chef indigène Raoni, un professeur, une personne handicapée, un ouvrier-métallurgiste, un cuisinier. Nous vous partageons l'analyse de ces discours par Christophe Ventura, chercheur-associé à l'IRIS, spécialiste de l'Amérique latine.