Cet article fait partie du dossier La Paix

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Texte de référence à venir…


Russie : la répression contre les partisans de la paix se durcit

Les conditions de la liberté d’opinion et d’expression en Russie se dégradent. La mort suspecte du prisonnier politique Alexei Navalny alors qu’il était enfermé dans une colonie, était-elle le signal d’un durcissement du régime de Moscou contre ses opposants ? En période d'élection présidentielle, dont le premier tour a eu lieu du 15 au 17 mars 2024, la répression des militants pour la paix et pour la justice sociale est particulièrement inquiétante : en décembre 2023, Boris Kagarlitsky, dissident, sociologue et rédacteur en chef de la publication en ligne marxiste Rabkor, a été arrêté et incarcéré pour des raisons infondées de "justification de terrorisme". En février dernier, la cour d’appel militaire russe l’a condamné à cinq ans de colonie pénitentiaire. La législation antiterroriste est instrumentalisée par Poutine pour sanctionner les militants sociaux d'opposition. Nous publions ici le communiqué de Rabkor.

Boris Kagarlitski a été accusé en juillet 2023 de justifier le terrorisme en raison d’un post qu’il a fait sur la guerre en Ukraine. Suite à une campagne internationale à laquelle ont participé Jean-Luc Mélenchon et des politiques brésiliens proches de Lula, contre toute attente, Boris a été libéré le 10 décembre 2023. Malheureusement, le procureur qui, avait requis 5 ans de prison, a fait appel de cette décision.

Le 13 février 2024, Boris a été convoqué au tribunal et la Cour d’appel l’a condamné à 5 ans de prison. Arrêté sur place, sous les yeux de ses soutiens, il a été emprisonné. 

Boris, éminent sociologue de renommée internationale, a créé le plus gros media de gauche, Rabkor. Ce media a mené une campagne internationale pour sa libération à partir de juillet. Il se bat de nouveau pour sa libération.

Sophia Chikirou, députée de la France insoumise, a appelé sur X à signer la pétition de soutien « Libérez Boris Kagarlitski » (freeboris.info) :



Voici le communiqué de presse du média Rabkor :


Le 13 février, la cour d’appel a accédé à la demande du Procureur de substituer à la condamnation de Boris Kagarlitski – sociologue et rédacteur en chef du media de gauche « Rabkor », condamné en première instance à une amende de 600 000 roubles – une peine d’emprisonnement de 5 ans.
 
Boris Kagarlitski n’en est pas à son premier emprisonnement.
Dans les années 1980, en tant que dissident de gauche, il est arrêté par le KGB et détenu un an à Moscou pour « propagande antisoviétique ».

En 1993, au plus fort de la crise politique en Russie, Boris est arrêté pour avoir soutenu le parlement du pays (le Soviet suprême). Passé à tabac par les forces de l’ordre, il est rapidement relâché, sous la pression internationale. En 2021, sous Poutine, Kagarlitski est également arrêté 10 jours pour avoir reposté un message appelant à des manifestations dans toute la Russie contre les fraudes électorales aux législatives.


Fin juillet 2023, Kagarlitsky est envoyé dans un centre de détention dans les lointains confins sibériens, dans la ville de Syktyvkar,  République des Komis. Boris est alors accusé de « justifier le terrorisme » en raison d’une vidéo dans laquelle il intervenait sur l’explosion du pont de Crimée à l’automne 2022, tout en n’émettant aucune forme de justification ni de cette explosion, ni d’aucune forme d’action terroriste.
Juste après son arrestation, Boris est classé « terroriste ». Cet éminent scientifique et professeur figure désormais sur une liste de personnes fichées « terroristes ».


La rédaction de Rabkor n’a pas pour autant baissé les bras ; travaillant sans relâche, elle s’est battue pour la libération de Boris, elle a continué à faire fonctionner la chaîne comme avant et a monté une équipe de soutien en Russie et à l’étranger. Une campagne internationale s’est mise en place, coordonnée par Mikhail Lobanov, homme politique de gauche, classé « agent de l’étranger », déchu de son poste à l’université et ainsi contraint par le régime de Poutine de quitter la Russie.


Avec Mikhail Lobanov, Rabkor a créé un site web contenant une lettre ouverte appelant à la libération immédiate de Boris Yulievich Kagarlitski. Cette lettre ouverte a été signée par plusieurs grandes figures politiques comme Jean-Luc Mélenchon, Jeremy Corbyn ou encore Naomi Klein, leader du mouvement altermondialiste. Des universitaires d’Afrique du Sud, d’Inde, du Brésil et d’Argentine, y compris des conseillers des présidents sud-africain et brésilien, se sont exprimés en faveur de Boris. Le président Poutine a été sollicité directement à deux reprises, pour libérer Kagarlitski.
Le 12 décembre 2023, le tribunal a décidé de limiter la condamnation de Kagarlitski à une amende de 600 000 roubles, au lieu des 5 ans d’emprisonnement que demandait l’accusation. Deux mois plus tard, le Procureur a fait appel de la décision de première instance et a exigé de nouveau 5 ans d’emprisonnement.

Cette fois-ci la Cour a décidé d’accéder à la demande du Procureur. Alors même que Boris a déjà payé l’amende, il a été arrêté dans la salle d’audience et placé dans un centre de détention de Moscou. L’avocat de la défense, qui entend contester ce verdict, a déposé un recours devant la Cour de Cassation. Boris, professeur et intellectuel, âgé de 65 ans, est aujourd’hui menacé de passer cinq ans de sa vie en prison.
Boris Kagarlitski n’est pas seulement un homme politique de gauche. C’est  aussi un universitaire de renommée internationale. Il a écrit des dizaines de livres et des centaines d’articles sur des sujets historiques, sociologiques et de sciences politiques. Ses livres ont été publiés dans des dizaines de pays en anglais, en français, en espagnol, en coréen, en turc… Boris, Docteur ès sciences politiques, a enseigné dans diverses universités du pays pendant une trentaine d’années et a donné des conférences à l’étranger.

La condamnation de Kagarlitski est une condamnation également contre la science russe et mondiale ; non seulement les autorités russes veulent se débarrasser de toute forme d’opposition, que ce soit de gauche comme de droite, mais elles cherchent aussi à faire taire toute voix scientifique qui pose un regard critique sur les événements.


Au moment où la science russe devient un instrument de propagande nationaliste et où le gouvernement diminue le budget de l’enseignement supérieur, d’éminents scientifiques de réputation internationale sont déclarés agents étrangers. Certains d’entre eux quittent la Russie ou, comme Boris Kagarlitski, sont jetés en prison.


Rabkor appelle à rendre publique cette injustice, partout où c’est possible. Dans la situation actuelle, à côté de la procédure en justice menée par l’avocat, toute publicité faite à cette affaire compte. C’est pourquoi Rabkor entend la faire connaître du Brésil à l’Inde et de l’Afrique du Sud à la Suède.
Il est encore possible de sauver le professeur Boris Kagarlitski, âgé de 65 ans, et de lui permettre d’éviter 5 ans de prison. Vous pouvez signer la pétition : https://freeboris.info  


Ce n’est que par la publicité et le soutien international que nous obtiendrons la libération de Kagarlitski et d’autres prisonniers politiques dans le monde !
 
Tant que nous sommes unis, nous sommes invincibles !

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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