A la veille de la journée mondiale de l’environnement (5 juin), les Nations Unies ont publié un rapport montrant que la croissance économique massive de ces dernières décennies s’est faite au détriment de la santé écologique et celle des êtres humains.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (FAO) ont publié un rapport intitulé Becoming #GenerationRestoration : Ecosystem restoration for people, nature and climate (Génération Restauration) alors que la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030 a débuté.
Le chiffre est tombé : 1,6. L’humanité utilise 1,6 fois la quantité de services que la nature peut fournir durablement. Cela signifie que les efforts de conservation sont largement insuffisants pour empêcher l’effondrement des écosystèmes à grande échelle et la perte de biodiversité.
Les agences onusiennes alertent les pays du monde entier à respecter leur engagement de restaurer au moins un milliard de terres dégradées au cours de la prochaine décennie, une superficie équivalente à celle de la Chine.
« S’appuyant sur les preuves scientifiques les plus récentes, le rapport expose le rôle crucial joué par les écosystèmes, des forêts et des terres agricoles aux rivières et aux océans, et il décrit les pertes résultant d’une mauvaise gestion de la planète », ont écrit la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen, et le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, dans l’avant-propos du rapport.
Et nous continuons à aller dans le mauvais sens. Car si les causes de la dégradation généralisée sont diverses et complexes, une chose est claire : c’est la croissance économique qui affecte la planète et les humains, à un rythme accéléré. Pour être concret, la croissance produit des effets néfastes sur le bien-être de plus de 3,2 milliards de personnes, soit 40% de la population mondiale ! Les premières victimes sont les plus vulnérables : les pauvres, les femmes, les autochtones et autres groupes marginalisés. Et la pandémie de Covid-19 ne fait qu’aggraver ces inégalités croissantes.
200 milliards de dollars par an d’ici à 2030
Les coûts mondiaux de la restauration des écosystèmes terrestres (sans compter les écosystèmes marins) comprenant les terres agricoles, les forêts, les prairies, les savanes, les montagnes, les tourbières, les zones urbaines et les eaux douces, sont estimés à au moins 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030. Et chaque dollar investi génèrera jusqu’à 30 dollars d’avantages économiques. La restauration et la conservation des écosystèmes naturels permettra également d’accroître la sécurité alimentaire de 1,3 milliard de personnes et contribuera à éviter 60% des extinctions prévues de la biodiversité. Investir dans la restauration des écosystèmes contribuera également à la résolution des conflits, la consolidation de la paix et l’amélioration de l’accès aux ressources.
Le vieux monde est mort, et entraîne avec lui la planète et l’humanité. Les pays doivent non seulement tenir leurs engagements, mais engager des actions pour recréer une relation équilibrée avec les écosystèmes qui nous font vivre. L’humanité n’est pas en dehors de la nature, elle en fait partie.
Les deux organisations onusiennes précisent : « La restauration peut se produire à n’importe quelle échelle – qu’il s’agisse d’une parcelle de jardin, d’un parc urbain, d’une vallée fluviale, d’une forêt nationale ou d’un écosystème menacé au niveau mondial. »