Les sociétés démocratiques ont vu, avec l’essor de la désinformation et de médias d’opinion aux positions radicales comme CNews, une mise à mal du travail effectué par les journalistes au cours de l’année qui vient de s’écouler. C’est le constat que fait Reporters sans frontières avec la publication de son traditionnel classement mondial de la liberté de la presse. L’analyse qui accompagne le classement estime qu’une polarisation croissante s’installe dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, alimenté par des lignes diamétralement opposées dans la presse.
En conséquence, plusieurs pays occidentaux baissent dans le classement par rapport à 2021, au bénéfice de la France qui passe de la 34ème à la 26ème place. L’Australie incarne l’un de ces pays où les médias sont désormais hyper-concentrés entre quelques mains, remettant en question l’indépendance éditoriale de plusieurs titres de presse. Le pays de l’hémisphère sud dévisse de 14 places pour finir 39ème. Une chute moins impressionnante qu’aux Pays-Bas qui passe de la 6ème à la 28ème place. Les mouvements d’oppositions contre les restrictions sanitaires ont entraîné des phénomènes violents à l’encontre de certains médias avec des campagnes de dénigrement en ligne. Tout cela a provoqué des cas d’autocensure chez certains journalistes.
RSF note également que la guerre en Ukraine, décidée par la Russie, a provoqué la baisse de l’indice des deux pays. L’Ukraine perd 9 places (106ème) et la Russie 5 (155ème). Ce dernier rentre dans le club très fermé des pays en situation très grave sur la liberté de la presse. Un club moins fermé cette année puisque 12 pays intègrent cette liste rouge. Pour la première fois, 27 pays sont décomptés dans cette catégorie.