À l’occasion du Forum de Davos, Oxfam a décidé de célébrer les plus grands profiteurs de la pandémie. Dans un rapport intitulé « Le profit dans la douleur » (« Quand la souffrance rapporte gros » dans son titre en version française), l’ONG assure que 573 personnes sont ainsi devenues milliardaires pendant la crise sanitaire. Une toute les 30 heures environ. Ils ont rejoint un joyeux cortège de chanceux qui ont vu leur fortune exploser les scores. En deux années, ces milliardaires ont gagné ce qu’ils n’avaient pas réussi à récolter en 23 ans ! Leur poids dans l’économie mondiale n’a pas cessé de croître : les milliardaires représentent désormais 13,9 % du PIB mondial. Un triplement du chiffre de 2000.
Les secteurs qui ont le mieux rémunéré leurs propriétaires aux portefeuilles déjà bien garnis ont été celui de l’industrie pharmaceutique mais également ceux de l’agroalimentaire et de l’énergie (particulièrement l’industrie pétrolière). Dans ces deux derniers domaines, les chiffres donnent le tournis : un milliard de dollars y a été récolté tous les deux jours. Autant de raisons de se féliciter d’un tel succès, d’une ampleur inédite.
Mais c’est oublier bien vite que de l’autre côté de l’échelle, cette réussite n’a pas de répercussions particulières. C’est même le contraire. Tandis que les milliardaires sabrent le champagne, 263 millions de personnes pourraient tomber dans des situations d’extrême pauvreté cette année à cause des conséquences de la crise sanitaire mais également de la forte inflation mondiale qui affecte tout particulièrement les produits alimentaires. Des difficultés exacerbées par la guerre en Ukraine. Les inégalités ce sont ainsi creusées au cours des deux dernières années.
Dans cette situation, l’extrême pauvreté pourrait toucher un million de personnes supplémentaires toutes les 33 heures. Ces inégalité sont d’autant plus graves qu’elles sont à l’origine d’un décès toutes les quatre secondes d’après l’ONG. Dans un rapport publié en début d’année, elle avait estimé à 21 300 le nombre de décès imputables à la faim, aux difficultés d’accès aux soins de santé et au dérèglement climatique dans les pays pauvres, ajoutant également les victimes de violences de genre dans les sociétés patriarcales.
Mais Oxfam propose plusieurs mesures pour aborder frontalement la lutte contre l’accroissement de ces inégalités. L’ONG considère qu’au vu des bénéfices tirés par certaines multinationales, une taxation exceptionnelle sur les profits pendant la pandémie est nécessaire. Elle ajoute également qu’il est impératif de bloquer pendant un temps les prix sur les produits de première nécessité. Deux mesures portées en France par les candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Il reste moins d’un mois avant les législatives…