Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes au sein de l’association Canopée, travaille pour la mobilisation des citoyens pour les forêts, contre les propriétaires forestiers qui font tout pour bloquer le débat.
Depuis quelques années nous notons en France un intérêt de plus en plus fort de la part des citoyens pour les forêts. Citadins comme ruraux. Les gens ont une aspiration plus forte de retrouver un contact avec la nature, notamment depuis la pandémie, qui a suspendu nos vies auxquelles nous voulons redonner du sens. Et en France métropolitaine, lorsque l’on pense « nature », on pense « forêt », en premier.
Les citoyens, élus locaux ou associations qui veulent s’intéresser à la forêt se heurtent cependant bien souvent aux réticences des propriétaires de forêts privées. En effet, 75% de la forêt française est privée et bien loin d’un bon état de préservation écologique. L’association Canopée travaille pour la mobilisation des citoyens pour les forêts, malgré tous les obstacles qui se présentent à eux.
Sylvain Angerand, forestier de formation, s’astreint au sein de son association à vulgariser des rapports scientifiques « afin d’outiller les citoyens » et œuvrent pour que des personnalités, au niveau local, se rencontrent, afin d’agir. Il a observé que de plus en plus de gens sont scandalisés par les coupes rases, une pratique peu encadrée qui consiste à abattre la totalité des arbres d’une même parcelle. Mathilde Panot avait d’ailleurs présenté le 22 juillet 2020 une proposition de loi encadrant plus sévèrement les coupes rases pour ne pas « laisser aux mains des industriels un bien commun essentiel à notre survie ».
Sylvain Angerand nomme également un autre adversaire : les coopératives forestières, composées de quelques propriétaires forestiers qui se sont regroupés en coopératives, et qui ont grossi, comme la coopérative Alliance forêts-bois qui s’étend aujourd’hui des Pyrénées jusqu’en Normandie et qui use toujours de mêmes techniques et qui dégradent les espaces.
Pour cela l’association Canopée encourage les citoyens à mobiliser les députés qui en parlent dans l’hémicycle, « même si les propriétaires forestiers font tout pour bloquer le débat. Mais on n’arrête pas un débat qui avance ».