Le 10 novembre 2021, la ministre espagnole des Finances Maria Jesus Montero et le commissaire européen à l’économie Paolo Gentiloni ont signé un document prévoyant de modifier le calcul des retraites en Espagne. Un accord signé dans le cadre d’engagements pris par Madrid afin de bénéficier de fonds européens.
L’Espagne aussi avance sur sa réforme des retraites, qui est l’une des conditions de déblocage des fonds du plan de relance européen. Déjà, à la fin du mois d’août dernier, le gouvernement avait approuvé une première série de changements qui devraient être votés au Parlement d’ici à la fin de l’année.
Et le 10 novembre 2021, le gouvernement espagnol a officiellement accepté de modifier le calcul des retraites, conformément à son engagement pris auprès de Bruxelles en 2020, en co-signant un document qui stipule que « l’entrée en vigueur de l’allongement de la période de calcul des pensions de retraite est fixé à fin 2022 ». La ministre espagnole des finances a tweeté en ce sens : « Aujourd’hui, nous franchissons une étape clé pour recevoir des fonds européens en signant avec le commissaire Paolo Gentiloni l’accord sur les dispositions opérationnelles du #RecoveryPlan. Nous sommes le premier pays à le faire. Nous continuons à faire pression pour la reprise. »
La base de ce nouveau calcul, encore inconnue, doit être discutée dans les prochains jours avec les partenaires sociaux. Un sujet qui ravivera d’intenses débats au sein du gouvernement de coalition PSOE et Podemos, ce dernier étant opposé à la réforme des retraites depuis le début.
La Commission européenne met la pression aux pays membres de l’UE et ordonne des réformes des retraites depuis longtemps avant la pandémie. Par exemple, elle recommande depuis de nombreuses années à la France « de moderniser son système de pensions ». Déjà en 2013, dans le cadre de ses recommandations aux pays de l’UE, la Commission demandait à Paris de « prendre des mesures dès cette année » (en 2013 donc) pour réformer son système de retraites et le ramener à l’équilibre « pour 2020 au plus tard ». Elle préconisait alors « d’adapter les règles d’indexation, les âges minimum et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d’augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites ».
Depuis, il ne s’est presque pas passé une année sans qu’elle ne réitère ses recommandations.