Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

Le Monde en commun publie des articles et contenus audiovisuels accessibles dans 3 langues : français, anglais, et espagnol. L’objectif est de rendre accessible tous les contenus au plus large public. Pour cela, la langue ne doit pas être un obstacle.

Nous sommes en train de constituer un groupe de volontaires qui se chargeront de traduire l’ensemble des contenus afin de les présenter dans au moins trois langues (français, anglais, espagnol).

Si vous souhaitez rejoindre le groupe, merci de nous adresser un mail à contact@linternationale.fr

Malgré les protestations, Singapour exécute les yeux fermés

En début de semaine, les autorités singapouriennes ont fait exécuter, malgré les protestations, un homme souffrant de déficience intellectuelle. Le résultat de la rigidité judiciaire du pays qui avait automatiquement condamné l’homme à la peine de mort.

Les protestations n’auront pas suffi à sauver Nagaenthran K. Dharmalingam, décédé à 33 ans. Il avait été condamné dès 2010 pour trafic de drogue dans un pays où une peine de mort est automatiquement attribuée au-delà d’un certain pallier dans la quantité de stupéfiants trouvée. Le Malaisien avait été arrêté en 2009 avec 42,72 grammes d’héroïne sur sa personne et sa peine de mort confirmée en appel en 2011. Au cours des années suivantes, des études psychiatriques vont pourtant rapidement révéler que Dharmalingam était incapable de comprendre la portée de son geste et d’en assumer pleinement les conséquences à cause de difficultés cognitives. Il avait par ailleurs affirmé qu’il avait transporté la drogue sous la menace. Plusieurs organisations de défense des droits humains avaient alors réclamé la libération du jeune homme ou au moins un aménagement de sa peine. Les autorités singapouriennes y avaient répondu par leur rigidité habituelle : la loi est la même pour tous, la peine minimale dans ce cas-ci restant la pendaison.

La défense de sa cause aura malgré tout vu naître un mouvement de mobilisation inédit dans un pays tenu d’une main de fer par le PAP (People’s Action Party) depuis 1959. Début avril a eu lieu la première manifestation à Singapour depuis plus de deux années – celles-ci doivent en effet rester cantonnées à un parc spécifique dans la cité-État, jusqu’à récemment fermé aux mobilisations pour cause de pandémie. Dans un pays où de tels rassemblement ne font pas partie des pratiques civiques encouragées, ce sont plus d’une centaine de personnes qui se sont retrouvées pour mettre la lumière sur le sort de Dharmalingam et plus largement pour s’opposer à la peine capitale régulièrement exercée sur l’île. D’autres rassemblements aussi suivis ont eu lieu tout au long du mois. De leur côté, les organisations comme Amnesty International ont dénoncé l’application stricte de la peine de mort pour certaines catégories de délits, sans la prise en compte de circonstances atténuantes et en oppositions avec les normes internationales.

Le gouvernement n’a pas répondu directement aux inquiétudes exprimées, préférant justifier la peine de mort en s’appuyant sur les résultats… d’un sondage commandé après de la population. Selon celui-ci, 80 % des Singapouriens estiment que la peine de mort peut décourager certains criminels. Ce sondage, commandé l’année dernière par le ministère de l’Intérieur singapourien, montre un fort soutien public pour la mesure et constituerait donc une raison suffisante pour poursuivre ce recours à la peine de mort. Et ce malgré les études qui remettent en cause l’effet dissuasif de la peine de mort. Les autorités devaient ainsi procéder à une nouvelle pendaison demain, vendredi 29 avril, pour un autre Malaisien, Datchinamurthy Kataiah. Il bénéficiera finalement d’un délai de quelques semaines le temps que son dernier appel soit traité. Un report qui ne devrait changer en rien la décision passée au vu de la jurisprudence. Singapour poursuivra alors la même marche en avant inhumaine et antidémocratique que ces soixante dernières années. Comme le dit son hymne, « En avant Singapour ». Majulah Singapura !

Dans le même dossier

Le 8 octobre 2024, Mohammed Yunus, récipiendaire du prix Nobel de la Paix (conjointement avec la Grameen Bank) et actuel Premier ministre par intérim, a promis la tenue prochaine d’élections, mais sans en annoncer le calendrier. Deux mois après l’exil forcé, et la démission de facto de la première ministre Sheikh Hasina, l’absence de date pour le scrutin n’est pas un signal rassurant quant à la restauration pleine et entière de la démocratie et de l’état de droit au Bangladesh.
Le président élu du Guatemala Bernardo Arévalo a enfin été investi le 14 janvier 2024, après une période d’extrême tension au cours de laquelle les élites du pays ont multiplié les manoeuvres politiques et judiciaires pour empêcher la passation de pouvoir. Le Guatemala a retenu son souffle jusqu’au dernier moment : le 14 janvier, les députés sortants ont retardé de plus de sept heures la prise de fonction des nouveaux parlementaires censés investir le premier président progressiste du pays depuis 70 ans. Ne voulant pas renoncer à sa mainmise sur le pouvoir, cette élite politique et économique corrompue n’aura rien épargné à Bernardo Arévalo, élu car il a promis de combattre la corruption et soutenu par le peuple guatémaltèque fortement mobilisé dans la rue et conscient de la stratégie de lawfare utilisée pour obstruer sa prise de pouvoir. Le 14 janvier, la députée de la France insoumise Ersilia Soudais a pris la parole à Paris, place de la République, afin d’alerter sur la situation et d’apporter le soutien des Français aux Guatémaltèques « qui méritent une réelle lutte contre les inégalités sociales, contre la corruption et la menace de l’extrême-droite. Nous partageons ici son discours.
Il y a de cela 13 ans, les yeux du monde s’ouvraient sur une scène qui allait devenir historique. Le monde arabe s’apprêtait à voir naître sa première démocratie, grâce à la mobilisation populaire historique des Tunisiennes et Tunisiens. Sous le slogan « Dégage », des centaines de milliers de Tunisiens ont pris la rue du sud au nord pour appeler au départ du régime dictatorial et tortionnaire de Ben Ali, qui régna sans partage sur le pays pendant 23 ans.

Partagez !

Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.