Dimanche 31 octobre 2021 à Rome, les plus grands dirigeants de la planète ont pris la pose à l’issue du sommet du G20, devant la fontaine de Trevi, dans laquelle ils ont lancé une pièce « pour avoir de la chance dans la lutte contre l’urgence climatique ». Pendant ce temps-là, l’ONU tire la sonnette d’alarme : Madagascar connait sa pire sécheresse depuis 40 ans, entrainant la première famine au monde due au réchauffement climatique. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), 69 millions de dollars sont nécessaires pour acheminer l’aide alimentaire dans le Sud du Madagascar. Si le G20 n’a rien donné en matière de décisions pour la lutte contre le réchauffement climatique, et que la COP26 semble prendre le même chemin, l’évènement caritatif Zevent2021 organisé sur Twitch le week-end dernier, a lui récolté plus de 10 millions d’euros au profit d’Action contre la faim. Pendant que les leaders mondiaux ne prennent pas leurs responsabilités, les gens sont solidaires et veulent que ça change.
Alors. Les dirigeants ont surtout posé devant la fontaine de Trevi dans le cadre de la tradition touristique qui consiste à lancer une pièce « pour revenir à Rome et y retrouver sa pièce ». Mais l’image reste parlante : pendant que les leaders des pays du G20, qui représentent 80% des émissions polluantes mondiales, concluent devant la fontaine un sommet où aucun engagement nouveau n’a été pris pour réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, 1,3 million de personnes dans le Sud du Madagascar souffrent actuellement de malnutrition aigüe. Non pas en raison d’un conflit, comme c’est le cas au Yémen ou au Népal, mais bien à cause du changement climatique : « C’est la seule famine liée au changement climatique sur terre. » C’est ce que nous a appris Aduino Mangoni, directeur adjoint du PAM.
Actuellement, 30 000 personnes souffrent de la famine dans le sud de l’île, 1,3 million d’habitants dont 500 000 enfants, souffrent de malnutrition aigüe, et 110 000 enfants risquent de perdre la vie s’ils ne reçoivent pas d’aide : 69 millions de dollars. C’est la somme nécessaire pour acheminer l’aide alimentaire dans cette région, l’une des plus pauvres au monde, où la sécheresse contraint les gens a se nourrir de feuilles de cactus et d’insectes pour survivre.
En juin dernier, l’ONU alertait déjà sur cette situation dramatique. En pleine COP26, où Emmanuel Macron se permet de donner des leçons à tout le monde alors qu’il n’a pas tenu ses engagements, et que la France vient d’être condamnée par le tribunal administratif de Paris pour son inaction climatique, cette situation est insupportable.
D’autant plus quand dans le même temps, Zevent2021, l’évènement caritatif organisé ce week-end sur la plateforme Twitch, a récolté plus de 10 millions d’euros au profit d’Action contre la faim, et que le président français s’est empressé de tweeter : « En se mobilisant tous ensemble, on peut bouger des montagnes : vous l’avez fait #ZEVENT2021, vous l’avez fait cette année encore ! Un grand bravo. »
Le Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde et donc de ceux qui subissent en premier les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique, en raison de la situation géographique du pays et des faibles revenus, rendant l’adaptation au changement climatique plus difficile. Alors que les pays les plus vulnérables ont le moins contribué à ce problème, ce sont eux qui supportent le plus lourd fardeau. Il est crucial que les Etats et les entreprises prennent leurs responsabilités afin de respecter les droits humains et d’atténuer les impacts climatiques sur ceux qui ne peuvent pas se permettre de les supporter.