À cinq mois d’une présidentielle décisive, Lula a véritablement lancé sa campagne samedi devant la foule réunie à Sao Paulo. Affichant sa volonté de ramener le Brésil dans le giron de la démocratie, il s’est posé en seul adversaire viable face à la politique d’extrême droite menée depuis 2019 par Jair Bolsonaro. Celui-ci a en effet malmené depuis trois ans et demi le pays, mettant en cause des droits fondamentaux allant de la protection des peuples autochtones aux droits syndicaux. L’impunité a régné dans certains États brésiliens au bénéfice de grands groupes miniers ou de lobbies agricoles.
Pendant ce temps-là, Lula était victime de lawfare. Une véritable guérilla judiciaire qui s’est déployée, de façon à museler l’opposition et à décrédibiliser la figure populaire de l’ex-président brésilien. Une tentative menée par les autorités qui est définitivement tombée à l’eau l’année dernière lorsque la Cour suprême du pays a reconnu le procès partial dont était la cible Lula. Le PT (Parti des travailleurs) est ainsi à nouveau dans une lancée qui peut permettre à Lula d’envisager un succès le 4 octobre prochain. Celui-ci s’est d’ailleurs présenté sur scène comme une figure de rassemblement, capable d’unir l’ensemble de la population. Une approche diamétralement opposée à celle qu’adopte Bolsonaro.
Ce dernier continue de surfer sur des thématiques sécuritaires, racistes et proches des attentes d’une classe brésilienne aisée et blanche. Comme Lula, il se prépare à mener la campagne pour sa réélection alors que la période électorale ne devrait commencer que dans quelques semaines. Aux yeux de la loi électorale brésilienne, les deux candidats déclarés doivent encore attendre le mois de juin avant d’être officiellement reconnus comme tel. La confrontation entre deux visions du Brésil d’aujourd’hui pourra alors pleinement avoir lieu. Des duels à distance ont en tous cas déjà eu lieu le 1er mai lorsque les deux hommes se sont exprimés par meetings interposés.