Les constructeurs sont prévenus : d’ici 2035 ils n’auront plus la possibilité de vendre de véhicules dotés de moteurs thermiques. Cela s’applique également aux véhicules hybrides. Une décision inédite à l’échelle du monde saluée unanimement comme une avancée vers la neutralité carbone à l’horizon de 2050. La date est malgré tout tardive et de toutes façon, plusieurs constructeurs automobiles avaient déjà anticipé la nouvelle en investissant pleinement dans l’électrique. Au passage, cette mesure ne concerne que le sol de l’Union européenne – libre aux marchand de voitures d’exporter leurs véhicules à l’étranger pour polluer en toute tranquillité. Mais l’avancée est là, elle a le mérite d’exister. D’ailleurs, elle ouvre la voie à toute une série de discussions sur comment accompagner au mieux la transition vers des alternatives plus durables.
Sauf que. C’était mal connaître les fins margoulins italiens qui, soucieux de soulager les peines de l’industrie automobile du pays, ont fait adopter un discret amendement. Il intègre une exception. D’une part, tout constructeur qui immatricule moins de 10 000 véhicules par an gagne une année de répit et ont jusqu’à 2036 pour changer. D’autre part, aucune limite dans le temps n’est fixée pour les constructeurs de moins de 1 000 véhicules. Les eurodéputés transalpin réussissent leur coup à l’adoption du texte : les supercars de luxe échappent à la guillotine écologiste. Un comble lorsque l’on sait qu’il s’agit principalement de véhicules plus larges, plus lourd, plus gourmands, avec moins de places et surtout plus polluants. Libre donc aux personnes aisées d’acheter ces véhicules qui verront mécaniquement leurs prix exploser, marché oblige.
Qu’Enzo Ferrari se rassure, l’empire est sauf. La planète l’est un peu moins. Et le message envoyé par l’Union européenne en ressort heurté : qui lâche quelques billets verts supplémentaires pourra continuer de polluer. « L’ ‘écologie’, c’est pour les pauvres » semble être le message envoyé par l’Europe. L’industrie de la voiture de luxe approuve en tout cas. Ça tombe bien, Porsche vient de lancer en Allemagne une offre inédite : grâce à un forfait mensuel de 2 899 euros, les clients auront accès à un catalogue de voitures à volonté. Vroum vroum !