La guerre continue de faire des ravages au Yémen où les civils doivent subir une recrudescence de la violence. Ainsi, selon les données de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, un civil a été blessé ou est décédé chaque heure dans le pays au cours du mois de janvier. En parallèle, le nombre de personnes qui dépendent d’une aide humanitaire n’a pas cessé de croître, dépassant désormais les deux tiers de la population soit 20 millions de personnes. Et ce phénomène touche plus souvent les femmes qui sont particulièrement vulnérables dans une société qui alimente des préjugés sexistes à leur égard. Celles-ci subissent en effet des discriminations et inégalités de genre qui se sont aggravées avec les années de guerre.
Plus de la moitié des quatre millions de déplacés par le conflit sont des femmes qui, depuis le déclenchement de la guerre en 2014, ont en partie perdu l’accès à une scolarité ou à des services de santé adaptés. De nombreuses femmes expriment des difficultés à gagner suffisamment afin d’apporter de quoi manger à leurs enfants et certaines voient leurs perspectives s’assombrir avec la perte de leurs maris. Par ailleurs, les femmes comptent parmi les victimes directes de la violence des combats et des bombardements qui touchent toujours plus de civils. La perspective d’un cessez-le-feu semble pourtant bien éloignée.
En effet, le conflit se poursuit et rares sont les tentatives diplomatiques pour tenter de le régler. Afin de rappeler l’existence de cette guerre et mettre la lumière sur ses conséquences, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a organisé un déplacement de trois jours pour Angelina Jolie dans le pays. L’actrice est ambassadrice pour l’organisation depuis plusieurs années. Celle-ci a donc utilisé son influence pour évoquer le « conflit oublié » tel qu’il est désigné dans l’une des vidéos publiées à ce sujet sur son compte Instagram. L’information de sa visite a ainsi pu être relayée par Elle, Gala ou Paris Match, sans provoquer de remouds dans les cercles diplomatiques.
Seule note positive, l’avenir du FSO Safer, un navire pétrolier coincé depuis 2015 au large du Yémen, semble s’approcher de son épilogue. Une porte de sortie a en effet été trouvée entre l’ONU et les Houthis pour vider prochainement le bateau des 1,1 million de barils de brut en son sein et les transférer vers un autre navire en meilleur état. Le FSO Safer étant vieux de 45 ans, le risque d’une marée noire provoquée par la rupture de sa coque ne cessait de croître ces derniers mois, avec des conséquences environnementales et sociales catastrophiques. Les tentatives antérieures de trouver un accord avaient jusqu’à présent connu de nombreux rebondissements avec des réponses changeantes au gré des évolutions d’une guerre désormais enlisée.