Les autorités maliennes ont demandé ce lundi 31 janvier dans un communiqué lu à la télévision d’Etat, le départ de l’ambassadeur de France « sous soixante-douze heures ». La France a « pris note » de cette décision et « décidé de rappeler son ambassadeur ».
« Depuis 2017, Macron a laissé la France s’embourber. Comme son prédécesseur il a justifié la présence militaire française au Mali par la demande d’aide du gouvernement malien. Cette fiction ne tient plus : la méfiance du peuple malien face à cette intervention sans objectifs clairs ni volet politique se double de la défiance du pouvoir malien. » Voilà ce que nous publiions le 14 janvier 2022 sur le site du Monde en Commun. Et ce lundi 31 janvier, le pouvoir malien a demandé le départ de l’ambassadeur de France Joël Meyer, en poste à Bamako depuis octobre 2018. Un évènement rare, entre deux états, qui souligne la profondeur de la crise entre la France et le Mali.
Cela fait des années que le groupe parlementaire La France insoumise demande un débat sur la politique au Sahel. Pourquoi les Français n’ont-ils jamais été consultés sur cette guerre ? Jean-Luc Mélenchon a réagi, en demandant, une fois de plus, que l’Assemblée Nationale soit saisie afin de décider d’un plan d’action :
Avant que les sacrifices et nos morts au #Mali n'aient été rendus vains, avant que la déchirure soit complète il est temps pour la France de revenir au réel et de vider l'abcès avec le pourvoir malien actuel. Et que l'Assemblée nationale soit saisie et décide d'un plan d'actions.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 31, 2022
Le candidat à la présidentielle française, invité dimanche dernier sur France 5 dans l’émission C dans l’air, après avoir rappelé que la France est en guerre au Mali depuis huit ans avec un seul et unique vote à l’assemblée, a indiqué que les militaires français eux-mêmes, en arrivant sur place, avaient affirmé que « sans projet politique, une victoire militaire est impossible ». Que fait l’armée française dans cette situation ? « Le militaire n’a de sens que par rapport au politique », a conclu ce dimanche Jean-Luc Mélenchon, dont nous vous invitons à relire sa note : Mali : du déni à l’aberration.