Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

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Le Mali au cœur

Un peuple ami est en révolution citoyenne. Au Mali, la société est entrée en insurrection contre le pouvoir. Les français ne peuvent regarder ailleurs. En effet l’armée française est engagée sur le terrain depuis sept ans.

Ce communiqué a été publié sur la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon le 1er août 2020.

Ses chefs, bien plus éclairés que les civils qui les commandent, avaient dès les premières heures clairement déclaré qu’il n’y aurait jamais de solution militaire sur place et qu’une intervention armée sans projet politique ne mènerait nulle part. Comme d’habitude, les dirigeants politiques français se sont enivrés de la toute puissance de nos armes sans se projeter dans un projet raisonnable de sortie du Mali. La mort de nos soldats n’a rien changé à cette inaction une fois passés les premiers moments d’émotion. Comme d’habitude nos appels au retrait ont été rangé dans la catégorie traditionnelle des abandons de poste et du défaitisme.

Comment 12000 casques bleus, 5000 français déployés avec leur matériel, peuvent-ils être tenus en échec par 1000 mercenaires mal armés ?

La question n’est pas posée. Les gouvernants français et leurs bons amis locaux ont cru, comme d’habitude, que tout pourrait continuer du moment que les apparences de la stabilité seraient sauves. Nous avons dit que seuls les maliens sauraient ce qui est bon pour eux et le feraient savoir un jour où l’autre. Cela nous a valu les commentaires acides que l’on devine. Journalistes scrogneugneu et politiciens à jugulaires ont joué du menton. La peau des autres ne leur coûte rien, l’honneur de nos armes et le sens de la présence de la France les indiffèrent.

Pourtant ce moment des maliens est désormais venu, comme nous l’avions prévu et comme n’importe qui aurait pu le dire pour peu qu’il en ait le courage, comme nous.

Le peuple Malien s’exprime. Son message : « qu’ils s’en aillent tous »

Le fatras politique pourri que notre pays a soutenu à bout de bras s’écroule. La réplique du pouvoir en place a été de remettre en cause l’élection de 31 députés de l’opposition. Car ceux là ajoutés à ceux qui ne sont pas mis en cause forment une majorité à l’assemblée nationale. Evidemment il y a eu la répression féroce des manifestants: 11 morts. Cette violence est désormais moralement tolérée du fait de l’exemple de l’usage disproportionné de la force en France contre les manifestants et en particulier contre l’insurrection des gilets jaunes. Aussitôt la propagande a pris le relais. Que 23 sur 24 des candidats à la présidentielle se soient regroupés dans le rejet du système en place, que le mouvement M5 regroupe l’opposition dans sa totale diversité, que les manifestations n’aient jamais faibli : rien de tout cela ne compte.

Le pouvoir politique français, les oligarques qui l’entourent, ses clientèles véreuses locales font bloc autour d’un roman de propagande commun. L’opposition M5-FP compte en effet parmi ses soutiens un imam, monsieur Dicko, qui n’est pourtant pas membre de la direction du mouvement. Le prétexte est donc tout trouvé pour diaboliser l’opposition dans son ensemble présentée comme une bande de putschistes islamistes. Hélas pour les inventeurs de cette histoire trop connue, l’imam Dicko s’est récemment prononcé pour le maintien au pouvoir du président en place. Ce, que rejette tout le reste de l’opposition. Pour autant l’opposition ne l’a pas dénoncé, refusant le piège de la division du peuple qui est le véritable objectif des pouvoirs tutélaires sur le Mali. La grande masse des maliens, inclus les conservateurs comme l’imam Dicko, est unie contre les djihadistes qui ensanglantent le nord du pays. Tous savent comment ils ont bénéficié après 2011 de l’effondrement de la Libye dans les conditions que l’on sait.

Selon nous, le moment est à la solidarité avec la révolution citoyenne du peuple malien

Sachez sur place que des Français s’intéressent à ce qui se passe là-bas et se sentent en harmonie avec l’insurrection populaire. Il importe que nos amis sur place sachent aussi que l’armée française exécute les ordres qu’elle reçoit du pouvoir politique français. Ses soldat(e)s ne peuvent être tenus pour responsables des décisions de ce pouvoir. L’armée française n’a aucune participation à l’action contre la révolution citoyenne malienne. Aussi longtemps que tel est le cas ne les considérez pas comme des ennemis car ils ne le sont pas. Pour ma part, avec mes amis du site, le « Monde en commun », j’échange avec des leaders progressistes du mouvement comme Cheick Oumar Sissoko, cinéaste à la tête du mouvement de la société civile Espoir Mali Koura, et ancien ministre de la culture incarnant la tradition altermondialiste au Mali, ou Oumar Mariko, figure de la gauche anticapitaliste et anti-impérialiste. Ces échanges visent à recueillir le sentiment de nos amis sur l’étape en cours de la révolution citoyenne. Les maliens savent ce qu’ils ont à faire.

Pour reprendre les principaux mots d’ordre du M5-RFP, ils n’acceptent plus les détournements de fonds massifs qui font obstacles à la sécurité et au développement du pays. Ils condamnent l’usage disproportionné de la force et demandent une enquête internationale sur les violences du 10 juillet. Ils exigent que soit rétabli un fonctionnement régulier des institutions de la République. Ils réclament des réformes de la Constitution, du code électoral etc. Ils souhaitent que le processus de paix avec les groupes armés qui sillonnent le nord du pays soit relancés, en des termes qui servent les intérêts du peuple malien et non ceux ce telle ou telle oligarchie des puissances engagées dans la zone.

Ils exigent enfin l’organisation de nouvelles élections. On notera qu’aucune revendication du M5-RFP n’a le moindre caractère religieux. Toutes les revendications visent à renforcer la démocratie malienne et le caractère laïque de la nation. Elles renvoient aux dynamiques universelles des révolutions citoyennes. J’en appelle au réveil de l’opinion sensible de mon pays. Qu’une nouvelle fois une poignée d’affairistes et leurs complices locaux ne rendent pas la France détestable dans un peuple où elle a tant d’amis en plus de l’usage en commun d’une langue.

La France doit faire le choix du peuple, au Mali comme ailleurs.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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