La nouvelle ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a réitéré jeudi 9 décembre 2021 l’opposition de Berlin au projet de la France de catégoriser l’électricité nucléaire comme « énergie verte ».
Annalena Baerbock a effectué sa première visite officielle depuis sa prise de fonction, à Paris où elle a rencontré son homologue français Jean-Yves Le Drian. L’occasion pour elle de réitérer l’opposition de Berlin aux efforts du président Macron qui souhaite intégrer le nucléaire dans une liste européenne des énergies « vertes ». En effet les chefs d’Etat européens ont demandé à Bruxelles de travailler sur une liste des énergies considérées comme vertueuse pour le climat et l’environnement (« taxonomie verte »). Cette classification ouvrira l’accès à la finance verte et donnera un avantage compétitif aux filières reconnues.
La France (ainsi que la Pologne et la République tchèque), manœuvre donc afin de qualifier l’énergie nucléaire de « verte », un enjeu crucial dans le cadre du renouvellement du parc nucléaire français.
Un sujet qui crée des tensions entre Paris et Berlin. Membre du Parti écologiste allemand, Annalena Baerbock, tout comme sa formation politique, est une farouche opposante au nucléaire.
Ce mardi 14 décembre, quelques jours après le discours de lancement de la présidence française de l’Union européenne d’Emmanuel Macron, plusieurs associations se sont mobilisées pour dénoncer l’alliance toxique menée par le Président français dans les négociations sur la taxonomie européenne. Devant le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, des militantes et militants des Amis de la Terre France, Attac France, Action non-violente COP21 et Greenpeace France ont déployé plusieurs banderoles rappelant que le gaz fossile et le nucléaire n’ont pas leur place dans la taxonomie verte.