Longtemps considéré comme un marginal, un rêveur ou un extrémiste y compris par une partie des démocrates américains, Bernie Sanders a cette fois-ci pris une revanche absolue. Le plan de relance initié par le président Joe Biden a permis au sénateur démocrate de peser très fortement dans les négociations.
Lors de la primaire démocrate de 2020, la ligne Bernie Sanders a rencontré un succès tel qu’elle a subi la fronde de tous les autres candidats qui se sont unis contre lui autour de Joe Biden. Malgré cette marche ratée, le socialiste de 79 ans se trouve au sommet de sa gloire politique.
Dans les journaux américains, on dit que « Biden prend les conseils de son ancien rival, souvent au téléphone, parfois lors de réunions privées dans le bureau ovale ». Et en effet, le président américain a adopté des pans entiers du programme présidentiel de Bernie Sanders comme le développement du Medicare afin d’y inclure une couverture complète des soins dentaires, visuels et auditifs, des investissements majeurs dans les services de garde d’enfants et l’enseignement supérieur, la gratuité du community collège, des protections fédérales en matière de congés payés familiaux et médicaux.
« Lorsque les gens au pouvoir reconnaissent que des idées sont populaires et nécessaires, tout change » a déclaré Ben Jealous, ancien président de la NAACP, et candidat au poste de gouverneur de Maryland, aujourd’hui président de People for the American Way.
Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a reconnu dans la presse que Bernie Sanders était un allié essentiel pour « revitaliser la démocratie face à l’autoritarisme du trumpisme qui l’a détérioré ». Mark Warner, centriste influent, a également avoué publiquement qu’il était un « visionnaire ».
Ainsi, Bernie Sanders a construit un mouvement de premier plan pour les idées progressistes en matière de gouvernance, en bouleversant la perception des américains sur le rôle de l’État, jadis dominée par la pensée ultra-libérale de Reagan. Désormais, le mot d’ordre principal, propulsé par Sanders, c’est « taxer les riches et les multinationales ».