Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

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La longue marche de la gauche en Colombie

Gustavo Petro, candidat du Pacto Histórico, a largement réussi à se qualifier pour le deuxième tour de la présidentielle colombienne. Mais celui qui pourrait devenir le premier président de gauche a fort à faire pour remporter le deuxième tour dans un pays historiquement ancré dans le conservatisme et le libéralisme.

Son programme constitue une véritable révolution. Social et environnemental, c’est une rupture franche après des décennies de libéralisme et d’individualisme. C’est que la Colombie a toujours été tenue d’une main de fer par la droite, omniprésente dans les hautes sphères du pouvoir. Cette droite extrême a accumulé pendant des décennies les richesses, creusant les inégalités avec une population souvent rurale et pauvre, marginalisée. Les rares tentatives de mobilisation, de lutte contre cet état de fait ont été violemment réprimées. En témoigne les traces laissées du massacre des bananeraies en décembre 1928 dont le bilan de grévistes tués est toujours incertain. Il s’élève malgré tout au-delà des centaines de victimes.

Plusieurs figures auront tenté d’incarner les thématiques sociales au devant de la scène pour mieux les défendre. Betsabé Espinal mènera en 1920 la première grève d’ouvrières dans le pays, avec succès, et Jorge Eliécer Gaitán sera le premier homme politique à insister sur la nécessité d’une véritable politique sociale en Colombie. Son positionnement apparaîtra comme une anomalie dans l’histoire du pays. En 1948, sa marche en avant vers le palais Nariño, résidence présidentielle, est stoppée nette par son assassinat. Sa mort introduit d’ailleurs une sombre période de l’histoire colombienne : La Violencia. Une guerre civile qui a démultiplié les victimes civiles et a débouché sur l’émergence de guérillas en réaction à la violence institutionalisée de l’État. C’est à cette période qu’apparaissent les Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) et son équivalent plus urbain Movimiento 19 de Abril (M-19).

Gustavo Petro va lutter dans ce dernier groupe, subissant des tortures de l’armée, prête à tout pour arrêter toute évolution révolutionnaire. En pleine guerre froide, la CIA apportera un soutien logistique aux autorités colombiennes. Dans les années 1990, un processus de paix permet à Petro de revenir dans la vie civile et de s’engager en politique. Depuis, il pousse pour un meilleur partage des richesses dans un pays où 45,2 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2020. Un chiffre qui s’est aggravé avec la crise sanitaire. Il devient ainsi maire de Bogota dans les années 2010 et accède au second tour de la présidentielle de 2018, une première pour la gauche. Entre temps, il aura rajouté à ses revendications pour l’ensemble de la société, la défense de l’environnement et les avancées sociétales.

C’est sur ce dernier point que la Colombie a réussi à évoluer positivement, mais contre le gré de l’exécutif. La Cour suprême s’est posée comme un acteur institutionnel incontournable capable d’imposer l’accès à l’avortement ou le mariage aux personnes de même sexe, des avancées inimaginables de la part des gouvernements successifs de droite. Iván Duque, le président sortant, ne s’est d’ailleurs pas gêné pour critiquer ces décisions de justice, allant même jusqu’à remettre en cause la légitimité du plus grand organe judiciaire du pays. Une attaque visant à affaiblir la branche judiciaire et à obtenir une mainmise totale sur le pouvoir. L’exécutif a également durement réprimé les multiples manifestations qui ont émaillé son mandat, la misère ayant atteint un point de non retour pour une frange croissante la société du pays.

Pour renverser la table, la gauche va emprunter la voie de l’union. En février 2021, les principaux partis s’accordent sur un candidat unique derrière une coalition inédite : le Pacto Histórico. Une union inespérée qui va bousculer les campagnes législatives et présidentielle de 2022. Un élan populaire va rapidement se construire derrière Petro. Renégocier les traités de libre échange, repenser l’agriculture vers une échelle plus locale, mettre fin à l’extractivisme et amorcer une transition énergétique, agir pour une redistribution des richesses et pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société… Ce programme unique va convaincre une masse de personnes laissées sur le bas côté depuis des années. Une campagne qui se traduit par 40 % des voix au premier tour de la présidentielle.

L’enjeu désormais est de voir si cela suffira à combattre une droite prête à tout pour garder le pouvoir. Le candidat de la droite Federico Gutiérrez, arrivé troisième, a d’ores et déjà annoncé son soutien à Rodolfo Hernández, le candidat libéral, qualifié au deuxième tour. Le « Trump colombien », comme il est surnommé, arborait une ceinture Louis Vuitton au moment de déposer son bulletin. Tout un symbole.

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Le 8 octobre 2024, Mohammed Yunus, récipiendaire du prix Nobel de la Paix (conjointement avec la Grameen Bank) et actuel Premier ministre par intérim, a promis la tenue prochaine d’élections, mais sans en annoncer le calendrier. Deux mois après l’exil forcé, et la démission de facto de la première ministre Sheikh Hasina, l’absence de date pour le scrutin n’est pas un signal rassurant quant à la restauration pleine et entière de la démocratie et de l’état de droit au Bangladesh.
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Il y a de cela 13 ans, les yeux du monde s’ouvraient sur une scène qui allait devenir historique. Le monde arabe s’apprêtait à voir naître sa première démocratie, grâce à la mobilisation populaire historique des Tunisiennes et Tunisiens. Sous le slogan « Dégage », des centaines de milliers de Tunisiens ont pris la rue du sud au nord pour appeler au départ du régime dictatorial et tortionnaire de Ben Ali, qui régna sans partage sur le pays pendant 23 ans.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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