Cet article fait partie du dossier Ecologie populaire

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La forêt, un bien commun

« Nous devons donc fonder une nouvelle relation des êtres humains entre eux et avec la nature. » Nous reprenons ici l’introduction de la brochure sur « La forêt, un bien commun », rédigée par Jean-Luc Mélenchon, dans laquelle il développe sa réflexion sur les enjeux de la biodiversité, et particulièrement sur le rôle de la forêt dans la préservation des écosystèmes.

Produire une pensée bien informée sur les biens communs est essentiel. Leur sort est engagé. En effet, le changement climatique est commencé. Il est irréversible. Il met en péril l’immuable déroulement millénaire du cycle des biens communs fondamentaux comme l’air et l’eau. Mais savons-nous toujours combien ceux-ci sont dépendants de composants comme les forêts qui les alimentent de façon décisive ? Or, elles sont très directement impactées par la forme de la prédation humaine croissante. Car celle-ci est démultipliée par le modèle économique et social à l’intérieur duquel elle se déroule : le capitalisme financiarisé. Le triplement de la population mondiale depuis 70 ans a donné à ce modèle la forme d’une frénésie productiviste sans limite. Non seulement il est incapable de corriger ses abus mais il s’en nourrit.

Dans ces conditions, les biens communs naturels arrivent aujourd’hui à des points de bascule : leur dégradation progressive menace de devenir irréversible. Dès lors, le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité s’accélèreront. Et ils franchiront à leur tour des seuils de non retours. Ces processus ne sont ni linéaires ni complètement prévisibles. Nous voici donc entrés dans l’ère de l’incertitude écologique. Or, nous dépendons de ces biens communs pour produire et reproduire notre existence matérielle. L’existence de l’espèce humaine s’en trouve directement menacée. Cette affirmation devient de plus en plus concrète.

Nous devons donc fonder une nouvelle relation des êtres humains entre eux et avec la nature. Par exemple, on ne peut plus ignorer le lien entre la déforestation et l’émergence de pandémies affectant l’ensemble des êtres humains. Cette nouvelle relation à construire tient en un mot : l’harmonie. C’est une idée concrète. Il s’agit de maîtriser la relation entre les cycles de l’activité humaine et ceux de la nature. Telle est la clé d’un avenir en commun pour tout le vivant. Dans cette perspective, il faut reconnaître que la place fondamentale de la forêt dans le cycle global de la biodiversité est mal connue et mal comprise. Cette brochure est ma contribution a une meilleure compréhension des enjeux politiques de ce sujet.

Le 3 décembre 2021, je me suis exprimé longuement sur ce thème, dans le cadre d’un forum international organisé par l’institut La Boétie. L’Institut m’avait en effet invité pour conclure ce colloque de spécialistes. Ce fut pour moi un exercice fort utile pour présenter de manière ordonnée une pensée politique complète sur cet objet. Puisque je veux contribuer à imposer le sujet des biens communs, et singulièrement de la forêt, comme discussion de premier plan pour notre pays, je livre ici le texte de ce discours. Il a été retravaillé pour en faciliter la lecture et des données supplémentaires sont présentées au fil des sujets. Il est assorti de l’introduction de Mathilde Panot à ce forum. Je la remercie d’avoir provoqué dans notre mouvement la prise de conscience politique sur le sujet.

Les débats sur la forêt, son rapport avec le climat et la façon dont l’Homme doit la gérer existent depuis au moins le XVIe siècle. Il faut d’abord le rappeler. Comme par le passé, il faut faire à présent un état des lieux à la lumière de l’expérience et des savoirs de notre temps. C’est le préalable pour formuler de nouvelles propositions politiques.

Les formes de perturbations contemporaines subies par la forêt doivent donc être décryptées. J’en rappelle l’enjeu. En effet, la forêt est un segment majeur du fonctionnement climatique. Son état est indissociable du cycle de l’eau lui-même déjà lourdement perturbé. Le capitalisme de notre temps, c’est à dire l’agro-industrie et le libre-échange sont les principales causes de cette perturbation globale. La déforestation et la spécialisation des cultures forestières en sont les bras armés destructeurs. Il en est ainsi parce que le temps court de l’accumulation et de la financiarisation domine. Planifier la reconquête du temps long s’impose.

La régulation et la gestion raisonnée de la forêt mondiale sont une nécessité à échelle planétaire. La France doit y prendre sa part. Elle est directement impliquée car notre plus longue frontière terrestre se trouve en Amazonie, avec le Brésil. Elle peut donc agir concrètement sur son propre sol. Par exemple en reconstruisant une filière bois durable. Des milliers d’emplois sont à la clé. Enfin, elle le peut encore en contribuant à l’avènement d’une diplomatie écologique altermondialiste. Son contenu sera de s’en tenir à la protection des biens communs sans implication de volonté de puissance ni alignement géopolitique militaire.  S’en tenir au service de l’intérêt général humain est la boussole politique contemporaine.

Pour lire l’intégralité de la brochure

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Claire Lejeune est co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie. Elle est revenue pour l’Émission populaire sur l’appel, fait par une vingtaine de pays, dont la France, à tripler les capacités nucléaires mondiales d’ici à…

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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