Cet article fait partie du dossier La fin du libéralisme

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Texte de référence à venir…

La BCE va faire une grosse bêtise

« La Banque centrale européenne est confrontée à une forte inflation dans la zone euro. Elle prévoit bientôt une hausse des taux d’intérêt auxquels elle prête aux banques qui elles-mêmes vendent du crédit ensuite. Commençons par dire que dans le contexte économique actuel, la hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation est inutile. » Nous publions ici la note de Jean-Luc Mélenchon issue de son blog dans laquelle il appelle la BCE à ne pas réhausser les taux d'intérêts.

En effet l’inflation résulte principalement de la hausse des prix des matières premières. Principalement gaz et pétrole. Et donc de tous les produits dérivés de ces matières ou nécessaires à la production pour le chauffage, la transformation ou la réalisation d’une manière ou d’une autre d’une production. Dans ce contexte, une politique monétaire restrictive est inefficace. Pourquoi ? Déjà parce que les prix des matières premières sont mondiaux. Les hausses des taux d’intérêt n’auraient pas d’effet à cette échelle sur les prix concernés. D’autre part, en ralentissant l’activité, la hausse des taux d’intérêt ferait monter le taux de chômage. Et stagner ou diminuer les salaires. Mais la part des salaires dans le prix est secondaire quand les matières premières explosent. Total : toujours de l’inflation, mais moins d’activité. Risque de stagflation. Le piège absolu pour une économie capitaliste.

Alors pourquoi les Banques Centrales montent-elles les taux d’intérêt ? Pour faire passer aux financiers et rentiers le message qu’elles s’inquiètent de l’inflation. Mais cette solution n’est pas la bonne : elle affaiblit l’investissement, sans avoir d’effet significatif sur l’inflation et en freinant l’activité. Du coup, je dis que remonter les taux d’intérêt est donc non seulement inutile, mais dangereux.

La hausse des taux d’intérêt va en effet réduire très fortement l’activité́ et l’emploi dans un contexte déjà très dépressif. En France, au premier trimestre, on a eu 0 % de croissance et au second la prévision est de 0,25 %. La hausse des taux d’intérêt aura donc d’abord un impact négatif, direct et mécanique sur la hausse des taux sur la demande de consommation. Elle baissera. Le chômage augmentera donc la demande baissera encore. Sans effet sur les prix. Taux plus élevé, égale aussi difficultés à acheter et vendre des actifs. Pauvre rentier ! Son portefeuille va baisser de valeur.

Dernière calamité économique prévisible : pour garder des dettes publiques remboursables et compenser l’augmentation du service de la dette il faut baisser la dépense publique. Adieu la commande publique qui est pourtant le premier investisseur du pays. Et adieu les embauches et les créations d’emplois publics dans l’hôpital ou pour l’école. Donc adieu aux consommations qui en résulteraient. Le coût en perte d’activité́ et d’emplois de la lutte contre l’inflation par la hausse des taux sera donc très élevé.

Aujourd’hui, la BCE a un objectif d’inflation à 2 %. Mais la maintenir à ce niveau nécessiterait une hausse considérable des taux d’intérêt, qui déclencherait une récession et ne permettrait pas de réaliser les dépenses publiques nécessaires dont le coût de financement deviendrait trop élevé. Pour éviter ces effets d’une politique monétaire nettement plus restrictive, on peut imaginer plusieurs pistes. D’abord, de retirer de la masse monétaire à l’endroit où il devient spéculatif et de la verser là où elle devient socialement productive. On fait donc des impôts qui prélèvent sur les riches et leur capital. Autre idée plus simple : modifier l’objectif d’inflation des Banques Centrales. Car quel est l’inconvénient d’avoir une inflation à 5 % si elle ne dure pas ? Les Banques Centrales doivent accepter une inflation de 4 ou 5 % en 2023. Car l’année suivante est un autre jour.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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