Dans la petite salle de presse, pas de groupie, juste une attachée de presse, une cafetière électrique et quelques gâteaux. Et deux appareils photos numériques qui captent la scène.
Tout n’est pas original dans ce projet dévoilé en exclusivité à l’AJD, mais avec celui de Nicolas Dupont Aignan, bien plus réduit et moins iconoclaste, c’est en fait le seul qu’on peut vraiment lire dans la campagne (pour l’actu de cette campagne, suivre mon compte twitter @dansdefense). Puis il a répondu, sans en éluder une seule, aux questions des ajidiens. Le résultat est très nettement au-dessus de la moyenne. Cette personnalité politique tranchante, avec une image déplorable chez les journalistes politiques, les policiers et plusieurs dizaines de professions, a su montrer qu’il en avait sous le capot pour la défense.
La totalité des échanges sera visible dans une captation d’images que LFI annonce diffuser samedi sur ses réseaux.
Retenez déjà que le candidat n’a manifestement pas confiance dans la composante océanique nucléaire, qu’il voit plus de défis dans l’espace, avec un système de détection (voire de neutralisation) des menaces balistiques. Une série de propositions, certaines défrisantes, suivent.
JLM a aussi montré, après l’avoir affirmé, qu’il avait une connaissance fine des sujets parfois ésotériques que même la plupart des militaires (ou de parlementaires sensés suivre ces sujets) ne manient pas toujours avec facilité (quand ils les connaissent). Cela témoigne d’un intérêt réel pour le sujet, et du travail de fond, de fourmi, et disent beaucoup de ses détracteurs, de poil à gratter, de Bastien Lachaud. Répondant à une de mes questions sur la com de défense, il a reconnu que lui ministre, l’audit de la com qu’il avait demandé via une commission d’enquête, refusée par la présidente de la commission de la défense, se ferait bel et bien.
A la fois pour sortir de l’actuel mille-feuilles, improductif, mais aussi évaluer finement les problèmes de « souffrance au travail », un problème qui a touché principalement mais pas exclusivement la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICOD), et certains services d’informations et de relations publiques des armées (Sirpa). Le ministre putatif a aussi à plusieurs reprises complété les rares trous dans les tirades de son chef des armées putatif.
Au moins, ils ont donné l’image d’un duo complice, ce qui n’est pas toujours le cas dans la vie réelle des présidents et des ministres de la défense (Hollande-Le Drian, sans doute un des rares).
Au final, les premiers jours d’un Mélenchon président se feront avec un audit et un livre blanc pour répartir sur des bases nouvelles. Toutes ne sont pas connues, aucune n’est vraiment chiffrée, tout cela devrait intervenir dans les semaines à venir, sans doute mi-mars.
Sur la base de l’exercice (1), le candidat Mélenchon obtient la note maximale, et quelques félicitations étonnées de membres du jury. Si JLM aura du mal à cartonner chez les policiers, il ne faut peut-être donc rien exclure chez les ressortissants du domaine défense, ils sont plus de 500.000 en France. Donc pas une mince rondelle de saucisson du corps électoral.
(1) contrairement à ce qui devient souvent une règle préalable pour beaucoup d’évènements de ce type, ni JLM, ni son staff de LFI n’avaient demandé d’avoir en avance des questions. Il n’a pas non plus demandé une relecture de nos tweets diffusés en temps réel, de nos posts, de nos articles. Je le précise, car au minarm (et parfois au minint), des gens dont la com est le métier croient encore que c’est comme cela que fonctionne la presse, par le contrôle d’un autre temps (la censure, en fait). C’est toujours bon de rappeler que ce n’est pas le cas.
Mes infos et photos sur le twitter @defense137.
L’actu défense de la campagne des présidentielles sur @dansdefense.
L’actu de l’association des journalistes de défense sur @ajdpresse.
Mon compte personnel pour une bonne partie du reste, quand je ne dors pas sur @jeanmarcTanguy1