Il était l’un des guérilleros du M19 et, quelques années plus tard, en tant que l’un des sénateurs les plus critiques à l’égard du gouvernement d’Álvaro Uribe (2002-2010), il a mis en lumière les liens entre les politiciens conservateurs et le paramilitarisme. Élu maire de Bogotá en 2012, il a été évincé lorsqu’il a tenté de lancer un projet de collecte et de recyclage des déchets, puis boycotté par les grands patrons qui contrôlaient le secteur du traitement des déchets de la capitale, mais la justice lui a donné raison et a rétabli ses droits politiques en 2014. Il est désormais le favori pour remporter les élections présidentielles en mai prochain et pourrait diriger, avec le Pacte Historique, le premier gouvernement progressiste de l’histoire de la Colombie.
Gustavo Petro (Ciénaga de Oro, 1960) a commencé sa campagne en Espagne cette semaine, et il le fit entouré d’exilés colombiens. Lors d’un rassemblement massif, des mères d’enfants assassinés ont défilé, ainsi que des femmes leaders qui ont quitté leur pays sous la menace, des jeunes qui étaient en première ligne de lutte lors des manifestations de l’an dernier à Cali (et qui savaient qu’ils seraient tués s’ils restaient dans leur pays), des femmes et des hommes ayant fui la pauvreté et la persécution. Plus de cinq millions de colombiens vivent à l’étranger, plusieurs centaines sont venues à Madrid, beaucoup sont venues d’autres villes européennes et espagnoles, et la plupart d’entre eux n’ont pas pu participer à l’événement en raison des restrictions de la capacité d’accueil imposées par le Covid, mais cela ne les a pas dérangés. Ils l’ont accueilli dans la rue sous les cris de « Petro Président ». Il était accompagné de responsables politiques appartenant aux trois partis qui composent le gouvernement espagnol (PSOE, Izquierda Unida et Unidas Podemos). Il avait été précédemment reçu par le président Pedro Sánchez, la vice-présidente Yolanda Díaz, Felipe González et des hommes d’affaires et banquiers ayant des investissements et des intérêts en Colombie.
Juste avant son départ pour Bogotá, dans un entretien exclusif accordé à Público, Gustavo Petro a déclaré que le projet uribiste était arrivé à son terme, que la véritable transition vers la paix et la démocratie en Colombie commençait maintenant, et il a évoqué ses priorités : la crise climatique, l’inversion du bilan énergétique, sa volonté de négocier avec les groupes armés et de mettre fin au trafic de drogue ; il a également déploré les blessures de la guerre et a annoncé la transition vers la véritable démocratie.
Esther Rebollo : Tant d’obstacles dans un pays où le pouvoir a toujours résidé entre les mains de conservateurs et d’oligarques ! Le temps est-il venu pour la gauche de gouverner la Colombie pour la première fois ?
Gustavo Petro : Je ne divise pas la politique entre droite et gauche, il est difficile d’appliquer ces concepts européens en Amérique Latine. Je la divise entre la politique de la vie et la politique de la mort, et la Colombie est gouvernée depuis deux siècles, avec de brèves interruptions, par une politique de la mort, une politique d’exclusion sociale, ce qui explique que nous ayons l’un des pays les plus inégalitaires du monde et une violence quasi perpétuelle. Dans cette mesure, mon gouvernement, s’il remporte les élections, sera le premier gouvernement progressiste de l’histoire républicaine du pays.
Et qu’est-ce qui changera en Colombie ?
Les inégalités seront réduites, il y aura plus de justice sociale et on construira la paix. Si nous parvenons à une société qui respecte les droits fondamentaux, ce serait le véritable accord de paix, le pacte des citoyens et non des groupes armés. Un pacte ne peut être établi sur la base de l’exclusion, de l’injustice ; un pacte s’établit par l’inclusion et l’équité.
Qu’est-ce que le Pacte Historique ?
Le Pacte Historique est une coalition de forces politiques et sociales, non seulement des organisations de gauche, mais aussi des libéraux, des centristes, des mouvements sociaux, des indigènes, des féministes, des écologistes. Si nous gagnons les élections, nous serons aussi une forme de gouvernement, nous gouvernerons sur la base de la concertation et du dialogue, c’est la seule façon de construire une véritable paix menant à des réformes fondamentales, et non à un maintien du statu quo. Un pacte qui propose des réformes dans les domaines de l’éducation, de la santé et des droits appliqués à la productivité.
Les accords de paix avec les FARC et l’explosion sociale de 2021 ont-ils contribué à unir les forces progressistes en Colombie ?
C’est la crise et le mauvais gouvernement de (Iván) Duque qui ont complètement anéanti quelques chose qui autrefois était valorisé : le projet uribiste. Ce projet est une sorte de franquisme à la colombienne mais avec de nouveaux éléments comme l’idéologie néolibérale qui maintient cet héritage violent, excluant et anti-démocratique. Ce projet est aujourd’hui au plus bas en termes d’acceptation populaire et se reflète dans les politiques de lutte contre la pandémie. Si vous regardez les États-Unis, l’Europe ou le Sud-Est Asiatique, touchés par le même virus, une politique sociale-démocrate y a été mise en place, ce qui a permis à la pauvreté de ne pas augmenter et à l’emploi de se maintenir à des niveaux permettant d’agir. En Colombie, le néolibéralisme a été appliqué, consolidant le modèle d’avant le virus et provoquant une augmentation rapide et substantielle de la faim et de la pauvreté. Les statistiques officielles montrent des sauts de 20 points dans les niveaux de pauvreté, la faim est devenue un phénomène quotidien, d’où l’augmentation de la criminalité, qui est une conséquence de la faim. L’élite politique et économique colombienne s’est trompée. Lorsque la faim a augmenté, le gouvernement a proposé une réforme fiscale visant à élever la taxe sur les aliments, provoquant une mobilisation sociale qui s’est retrouvée confrontée à des assassinats commis par l’appareil public armé. Au lieu d’engager le dialogue, le gouvernement de Duque a tué les jeunes.
La gauche a toujours été persécutée et anéantie en Colombie. Craignez-vous pour votre vie ?
Je ne vais pas mentir, oui il y a des risques et ils sont élevés à mesure que nous nous rapprochons du pouvoir, du moment de gouverner ; il suffit de regarder les tweets d’Uribe pendant que je présentais mon programme en Espagne pour se rendre compte de la montée de l’hystérie et de l’absurdité. C’est lié au désespoir et à la peur qui s’ajoutent à une sorte de culpabilité de l’élite colombienne parce-qu’elle est l’instigatrice de grands processus de corruption et de dégradation des droits de l’homme, au point que nous pouvons parler de génocide. Ils sont terrifiés par la possibilité d’un gouvernement transparent, ils luttent par tous les moyens -en Colombie, on appelle cela combiner toutes les formes de lutte- pour l’empêcher, et cela augmente le risque. De fait, la violence est en hausse ainsi que les homicides, les massacres, induits par le trafic de drogue mais aussi par la politique elle-même violente et le discours de haine de l’Etat ; et tout ceci sont des indicateurs de risques. Ce qui est certain, c’est que le pays a été incapable de résoudre les conflits inhérents à toute société avec des instruments pacifiques et a recouru en permanence à la guerre, cette histoire nous accompagne depuis des siècles et il est temps d’y mettre fin. J’appelle cela un changement d’ère, le passage d’une ère de violence à une ère de paix.
Le prix à payer est élevé, des dizaines de membres de Colombia Humana, des guérilleros démobilisés et des dirigeants communautaires ont été assassinés ces dernières années. Cela en vaut-il la peine ?
Oui, cela vaut toujours la peine, car la Colombie a besoin de paix. Le Pacte Historique a transformé l’énorme bulle de douleur en une énorme bulle d’espoir, et nous nous trouvons devant la possibilité de construire une société pacifique, juste et démocratique à court terme.
La première étape est de gagner les primaires du Pacte Historique le 13 mars ; votre principale rivale est Francia Márquez, une femme d ‘origine africaine. Si vous gagnez, Márquez sera-t-elle la candidate à la vice-présidence ?
Ils sont plusieurs à vouloir être le candidat du Pacte Historique pour la présidence, parmi lesquels deux femmes de grande valeur : l’une est d’origine africaine, l’autre est indigène. Les citoyens choisiront la candidature officielle du grand changement en Colombie et toutes les forces participeront au gouvernement si nous gagnons les élections. C’est une nouvelle façon de faire de la politique.
Et Francia Márquez ?
Le candidat qui arrive en deuxième position a une option préférentielle, l’accord étant que la vice-présidence ne doit pas être un poste symbolique. S’il s’agit de Francia Márquez, cette position s’ouvre à un monde totalement exclu en Colombie, celui du métissage afro-colombien. Aujourd’hui, ceux qui gouvernent sont les héritiers des propriétaires d’esclaves. En Colombie, une femme a sept fois plus de risques de mourir si elle est pauvre et noire, et dans le cas des enfants afro-descendants de moins d’un an, ce risque est dix fois plus élevé. C’est l’une des statistiques les plus tristes et les plus déprimantes sur la politique de la mort. Si Francia devient candidate à l’élection présidentielle, car cela pourrait être l’inverse [sourires], elle sera chargée d’un énorme combat contre l’exclusion en termes de femme, de racisme, de régions et de pauvreté.
L’établissement des listes de candidats au Congrès pour les élections législatives du 13 mars a donné lieu à quelques contestations. Comment éviter une scission de la gauche due à des désaccords internes ?
Cela a été un processus difficile, extrêmement complexe, car la tradition en Colombie est de mener des campagnes individuelles (listes ouvertes). J’ai réussi, et j’espère ne pas me tromper, à ce que les groupes du Pacte Historique se mettent d’accord sur une liste fermée, où l’ordre sur la liste détermine qui entre au Congrès. Nous voulions de cette façon intercaler les genres, pour que la moitié des sièges soient occupés par des femmes. Dans le vote à listes ouvertes, cela n’est pas possible. Il s’agit d’une conquête historique, ce qui a rendu le processus plus complexe. Nous avons introduit l’idée de « crémaillère », en plus du genre, nous avons décidé que tous les cinq crans, un représentant ethnique devrait être inclus dans la liste pour garantir la diversité. Le banc progressiste sera très féminin et diversifié. Bien sûr, il en résulte des blessures, des personnes qui se sont senties exclues, mais nous allons marquer une étape importante dans la nouvelle politique.
Si vous devenez Président, comment allez-vous mettre en place le programme du Pacte Historique, sachant que lorsque vous étiez maire de Bogotá, vous avez été démis de vos fonctions sans raisons légales ou constitutionnelles ?
J’ai proposé le recyclage, quelque chose de si subversif ! [rire ironique], et c’est pourquoi j’ai été destitué ; tout simplement parce-que les grands opérateurs étaient de puissants hommes d’affaires privés dont le contrat avec la mairie avait pris fin. Je n’ai pas supprimé leur contrat, il arrivait simplement à son terme ; et la Cour Constitutionnelle avait ordonné d’inclure dans le système les milliers de ramasseurs de déchets, qui marchaient dans les rues aux premières heures du matin avec leurs enfants, survivant, ramassant les déchets jetés par les gens, et il fallait les inclure dans le projet de nettoyage, les payer et promouvoir le recyclage. Le résultat a été que 65 000 enfants ont cessé de travailler et ces patrons, qui pensaient avoir un droit perpétuel, ont saboté le processus et j’ai fini par être destitué. Grâce à la justice internationale et, de diverses manières, à la justice nationale, j’ai réussi à rétablir mes droits politiques parce-qu’en fin de compte, ce qu’ils voulaient, c’était me disqualifier, précisément pour que je ne puisse pas participer aux élections ni concourir au pouvoir.
Cette expérience vous aidera-t-elle si vous devenez Président ? Il existe des précédents dans les pays voisins, le meilleur exemple étant le Brésil avec la destitution de Dilma Roussef et l’emprisonnement de Lula da Silva.
J’ai parlé avec Felipe González, ici à Madrid, puisqu’il a été le protagoniste d’un processus par lequel une société passe du fascisme à une démocratie moderne, de la manière dont une force policière et militaire créée et élevée dans des conceptions fascistes peut devenir une force publique et accepter un contrôle civil. C’est important pour la Colombie, car nous sommes en pleine transition démocratique. Mon gouvernement de quatre ans sera un gouvernement de transitions, celui qui passera d’une économie extractiviste basée sur le pétrole et le charbon à une économie productive, agricole et agro-industrielle. Au XXIe siècle, cela signifie le passage de l’ignorance à la connaissance, de l’autoritarisme à la démocratie, de la violence à la paix, d’une société machiste à une société féminine. Mais il faudra plusieurs gouvernements, avec des présidences différentes, à l’instar de ce qu’a initié le Chili. Dans quatre ans, nous pourrons au moins faire la transition vers la démocratie, et ce ne sera pas facile. Cela implique un changement majeur au Congrès ; si les citoyens votent progressiste pour la présidence et corruption pour le Congrès, ce qu’il s’est passé au Brésil pourrait se reproduire. Il faut également moderniser la force publique, la positionner sur l’échelle de l’honneur militaire et policier qui correspond au respect des citoyens et des droits de l’homme.
La crise climatique est l’une de vos bannières politiques. Quelle est votre proposition pour mettre fin à l’exploration des ressources naturelles et à l’utilisation d’énergies fossiles ?
Je l’ai introduite à la mairie de Bogotá lorsque l’expression « changement climatique » n’était pas utilisée dans la presse colombienne, sans même comprendre pleinement le débat mondial qui commençait à s’ouvrir. C’est désormais l’un des axes de Colombia Humana. La Colombie dépend depuis 30 ans de l’exportation de charbon et de pétrole, l’autre secteur d’exportation est la cocaïne, et ce ne sont pas des mondes séparés, ils interagissent entre eux, ils se meuvent comme une grande masse de liquidités qui a donné à la société l’illusion qu’elle était devenue riche. Ces bulles d’illusion ont éclaté et la crise actuelle y est, en partie, liée. Il n’est pas viable pour un pays d’être soutenu politiquement, éthiquement et économiquement par le pétrole, le charbon et la cocaïne. La transition consiste à passer à une économie agricole et agro-industrielle, à démocratiser la production et à amorcer le processus balbutiant de l’industrialisation.
Mais sans réforme agricole et avec l’opposition des hommes d’affaires et des grands propriétaires terriens, ce sera difficile. Un accord avec ces secteurs vous paraît-il possible ?
Les narcotrafiquants ont fait de la terre fertile, environ 20 millions d’hectares, leur caisse d’épargne. Ils se la sont appropriée, l’ont achetée en liquide ou l’ont prise violemment, d’où l’expulsion de cinq millions de paysans et de petits et moyens entrepreneurs, d’où la destruction du monde agricole, plongé dans la violence et où ont proliféré les armées privées des narcotrafiquants et des paramilitaires. Le trafic de drogue est lié à la destruction de l’économie productive tant rurale qu’urbaine. Une ville comme Medellín a permis un Pablo Escobar parce-que son industrie textile a été détruite. Le narcotrafic s’est développé au fur et à mesure de l’ancrage du néolibéralisme, avec une grande aide des gouvernements étrangers qui n’ont pas vu cette évolution néfaste. Aujourd’hui, nous dépendons du pétrole, du charbon et de la cocaïne, et mon gouvernement doit libérer la Colombie de cette dépendance. Nous cesserons de signer des contrats d’exploration pétrolière à partir du 7 août prochain si nous remportons les élections, ce qui nous donnera une marge de 12 ans, car nous disposons de réserves pour effectuer la transition, afin que la demande interne de carburant soit remplacée par des énergies propres. À court terme, nous pouvons remplacer le pétrole, le charbon et la cocaïne par le tourisme, nous avons la possibilité de passer de 4 à 15 millions de touristes par an, mais cela ne peut se faire sans la paix. Une synergie est possible grâce à une série de variables (en finir avec la violence, la paix, démocratiser le pays, augmenter la production) et c’est ce qui nous permettra de réduire le trafic de drogue et de nous libérer d’une économie fossile.
Les forces réactionnaires qualifient ce discours de castro-chaviste.
Pas tellement un discours castriste, mais plutôt proche du projet de Chávez -similaire à des projets du socialisme arabe- qui était basé sur le pétrole. D’une certaine manière, le progressisme latino-américain a été affecté par le prix élevé des réserves fossiles dû à la demande chinoise depuis la crise de 2008. Un progressisme véritablement durable et constructif ne peut s’appuyer sur les combustibles fossiles. Je propose le contraire de ce qui a été fait au Venezuela.
Comment allez-vous contrôler les gangs de la drogue, les guérillas de l’ELN, les dissidents des FARC ?
J’ai un défi ambitieux à relever et la réalité est qu’il y a des milliers d’hommes armés appartenant à différents groupes, tous liés au trafic de drogue. Nous proposons le désarmement de ce qui reste de l’ancienne insurrection, un dialogue politique rapide, et j’inclus ici l’ELN (Armée de Libération Nationale) et les dissidents des FARC, qui ont été formés parce-que Duque a saboté l’accord de paix, et cet accord doit être respecté. L’ELN peut déposer les armes à court terme à l’heure d’un processus d’enracinement démocratique. Mais les groupes qui sont plus étroitement liés au narcotrafic sont plus complexes ; nous ne parlons pas ici d’un dialogue politique, nous devons parler d’un dialogue judiciaire. Je veux proposer une option : le démantèlement pacifique du trafic de drogue, mais je ne suis pas naïf, je sais de quoi nous parlons, c’est un commerce qui génère des milliards de dollars, et aujourd’hui le narcotrafic est plus présent au Mexique qu’en Colombie parce-que les cartels mexicains dominent davantage la scène. La Colombie brasse environ 15 000 millions de dollars, et c’est actuellement le produit d’exportation le plus important compte tenu de la chute du prix du pétrole. Voilà ce que l’uribisme laisse derrière lui en Colombie après 20 ans. Le trafic de drogue se maintient et se développe car les trafiquants possèdent un pouvoir politique, c’est-à-dire qu’ils exercent un contrôle sur la population, sur trois grandes masses : les paysans producteurs de feuilles de coca, les consommateurs urbains en général, dans le monde et en Colombie, et l’économie populaire qui n’a pas de crédit, également très urbaine, et qui se tourne vers le crédit usuraire que la mafia accorde pour blanchir les dollars. Si vous enlevez ces masses de population au trafic de drogue, vous lui enlevez le pouvoir. Et il existe des politiques spécifiques qui peuvent permettre de démocratiser le crédit, notamment les banques publiques. C’est ce dont j’ai parlé à Madrid, en face à face, avec des banquiers espagnols très puissants qui opèrent en Colombie. L’objectif est de démocratiser le crédit, de réguler la consommation de stupéfiants, ce qui est une expérience réussie dans le monde entier et qui éloigne le consommateur du contact direct avec la mafia, et la réforme agricole afin que le paysan ait d’autres options que la culture de coca. De cette façon, nous soustrayons le pouvoir au trafic de drogue et nous pouvons ouvrir la voie vers un démantèlement pacifique à travers une soumission collective à la justice. Je ne dis pas immédiatement, mais le processus pourrait commencer.
La Colombie est-elle prête à vivre en paix ?
Il n’y a pas de femme qui ne souhaite vivre en paix, qui ne souhaite que ses enfants ne soient pas la matière première d’une guerre, qui ne souhaite que ses amants finissent morts au coin d’une rue. Si nous additionnons tous ces cas de figure, cela donne une société qui est prête pour la paix.