Dans un rapport publié le mardi 23 novembre 2021, l’ONU estime que la guerre au Yémen, qui dure depuis sept ans aura causé la mort de 377 000 personnes d’ici à la fin de l’année 2021. 60% des décès sont dus aux conséquences indirectes du conflit, comme le manque d’eau potable, la faim et les maladies.
Dans la guerre au Yémen, commencée en mars 2015 quand l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition de dix pays arabes, a ordonné une série de raids aériens et maritimes destinés à écraser la rébellion des Houthis dans le Nord, la population est en première ligne et lutte chaque jour pour survivre aux combats, aux frappes aériennes, aux tirs de mortiers et aux conséquences de la guerre : la famine et la maladie. Les chiffres donnent le tournis. 80% de yéménites n’ont plus les moyens de se nourrir, plus de la moitié du pays n’a plus accès à l’eau potable et 50 nouveaux cas de choléra sont enregistrés par heure. C’est la plus grave crise humanitaire du 21e siècle. En avril dernier, nous avions relayé l’appel de Médecins du monde et d’Oxfam, qui avaient alerté la communauté internationale sur cette situation catastrophique et dénoncé la complicité de la France dans ce conflit ; depuis le début de la guerre, la France a livré du matériel militaire à l’Arabie Saoudite et aux Émirats, pour un total de plus de 7 milliards d’euros.
Pendant que la guerre rapporte gros à la France, la population yéménite paie cher. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, 1,3 million de personnes sont menacées de mort si un accord de paix n’était pas conclu d’ici à 2030. Peu de signes semblent aller dans ce sens. Ces dernières semaines, les combars se sont intensifiés.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit mardi « extrêmement inquiet de la sûreté et de la sécurité des civils dans la province de Marib, notamment des déplacés, estimés à un million ».
« Plus de 40 000 personnes ont dû fuir Marib depuis septembre », a déclaré à Genève la porte-parole du HCR, Shabia Mantoo, selon qui « de nombreux nouveaux déplacés souffraient de diarrhée aiguë, de malaria et d’infections respiratoires aiguës ».
La France insoumise a plusieurs fois alerté et demandé au gouvernement français de rendre des comptes :