Après le Ghana et le Gabon, revenons maintenant en France, où Frédéric Bédel, porte-parole du Snupfen (le principal syndicat de l’Office national des forêts) explique comment la filière bois-forêt française pourrait générer plus de diversité, plus de qualité et plus d’emplois, si les fonds publics étaient injectés dans des petites scieries plutôt que dans des grandes scieries industrielles.
« En France, il y a énormément d’exports de grumes de chênes, en particulier vers l’Asie, qui nous reviennent en produits finis, en parquet, en meubles… ». C’est absurde. Nous exportons des troncs en Asie, qui nous reviennent par paquebots, en produits finis. Des emplois sont détruits, la filière de transformation est appauvrie. Le Gabon est d’ailleurs passé devant la France, où nous avons un gouvernement qui favorise les grandes installations industrielles, qui produisent en masse, mettent en place des process automatisés et qui ne génèrent pas d’emplois.
Rappelons qu’en France, la filière bois-forêts représentent 420 000 à 440 000 emplois. C’est le double de la filière automobile. Frédéric Bédel nous dit : « On pourrait faire beaucoup mieux. » Comment ? En détournant les subventions publiques de grosses unités biomasses, comme à Gardanne, vers des petites scieries qui valorisent la ressource locale.
Le rapport Bianco en 2001 a estimé que par 1 euro public investi, la filière bois-forêt est celle qui génère le plus d’emplois. « Nous dormons sur un trésor, a asséné Frédéric Bédel, d’autant plus qu’avec les changements globaux liés au climat et à la biodiversité, nous avons besoin d’emplois qualifiés. Il y a tant à faire. »
Les petites scieries valorisent la ressource locale, ne font pas de gaspillage, polluent moins, embauchent plus. CQFD.