Cet article fait partie du dossier de la Révolution citoyenne

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Pérou : en 2021, le temps de notre seconde indépendance est venu !

Verónika Mendoza est candidate à l'élection présidentielle péruvienne. Elle est à la tête de la coalition Juntos Por el Perú. Il s'agit d'un collectif qui regroupe les organisations politiques, les mouvements sociaux ainsi que des citoyens. L'élection aura lieu le 11 avril 2021. La coalition propose notamment un référendum en vue de réécrire la Constitution. La force conduite par Verónika Mendoza est la plus à même de permettre aux Péruviens de reprendre leur destin en main dans un pays où plus de la moitié des élus au Congrès sont sous accusés de corruption. Le 9 novembre 2020, des parlementaires avaient voté la destitution de Martin Vizcarra, opérant ainsi un véritable coup d'état institutionnel.

La crise que traverse notre pays ne se résoudra pas en changeant seulement les chiffres ou en appliquant quelques « patchs », explique Veronika Mendoza.

2020 restera gravée dans nos mémoires comme l’une des périodes les plus difficiles et les plus douloureuses de ces dernières années : sans pouvoir embrasser les nôtres, sans pouvoir dire au revoir comme nous l’aurions souhaité à ceux qui sont partis, sans emploi, sans savoir comment boucler les fins de mois, sans savoir si nous allions rester en vie.

Cette année restera aussi dans notre histoire comme l’année où nous avons dit « assez » !

Non seulement aux dirigeants du coup d’État qui ont tenté d’usurper le pouvoir avec la complaisance d’une classe d’affaires cynique, mais aussi à une forme de politique désuète et décadente.

Le fait que tous nos anciens présidents et plus de la moitié des parlementaires actuels soient impliqués dans des affaires de corruption est un signe clair que le problème va au-delà des individus, qu’il est systémique.

De plus, contrairement au discours hégémonique de ces dernières années selon lequel l’économie se portait bien malgré la décadence institutionnelle et politique et qui a noyé la démocratie dans son sacro-saint modèle néolibéral, la pandémie a démontré non seulement que la croissance finissait dans les poches de quelques-uns au détriment de l’exploitation du plus grand nombre. Cela s’est fait au prix de l’affaiblissement des institutions, en permettant la mainmise des lobbyistes et des mafieux sur l’État, en marchandisant la santé et l’éducation, en laissant 70 % de l’EAP dans le secteur informel et en aggravant les inégalités qui fracturent notre pays.

Quelle est cette démocratie qui laisse les gens mourir par manque d’oxygène, qui fait supporter les coûts de la crise principalement aux familles les plus vulnérables, qui répond par des balles à ceux qui réclament un peu de justice ?

Il a été clairement établi que la crise que traverse notre pays ne sera pas résolue en changeant seulement les chiffres en charge ou avec quelques retouches que, soit dit en passant, nous avons essayé ces dernières années sans grand effet.

Nous avons besoin de mesures urgentes à court terme pour contenir la pandémie et relancer l’économie (renforcement du premier niveau de soins de santé et du système de dépistage et d’isolement, relance des investissements publics accompagnée d’un programme massif d’emploi temporaire, octroi d’une troisième prime aux familles les plus vulnérables, etc.) , mais en même temps nous devons jeter les bases d’un nouveau pacte social sur quelles règles du jeu et quelles valeurs nous voulons guider notre pays : le « pilote automatique » en attendant que la « main invisible du marché » résolve tout et, en attendant, « chacun pour soi » ?

Ou une planification démocratique pour exercer la souveraineté sur nos ressources, freiner les abus, garantir la santé, l’éducation, les pensions et les soins en tant que droits – et non en tant qu’entreprises – avec une économie diversifiée et productive qui génère des emplois décents, en harmonie avec la nature ?

Certains diront qu’il vaut mieux que tout reste pareil au nom de la « stabilité », en cachant le fait que la seule stabilité qui les intéresse est celle de leurs privilèges et de leur honteuse impunité. D’autres diront que quelques ajustements formels suffisent, qu’il ne faut pas toucher au système économique et ils persisteront à défendre aveuglément un modèle qui ne donne manifestement pas plus.

Ils voudront nous faire du chantage en prétendant que des changements profonds pourraient apporter le chaos, comme si leur chaos ne régnait pas aujourd’hui, ils voudront nous plonger dans la résignation, nous diviser en semant la peur.

Mais nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion historique comme nous l’avons fait en 2000, lorsque, après avoir renversé la dictature de Fujimori, nous avons gardé leurs règles du jeu intactes. En 2021, année de la commémoration du bicentenaire d’une indépendance tronquée qui excluait les majorités et maintenant que 2020 nous a rappelé de quoi nous sommes faits, nous les Péruviens, et que nous avons tempéré notre caractère, il est temps d’obtenir notre deuxième et définitive indépendance.

Pour Inti, Bryan, Jorge, Kauner, Reynaldo, pour tous ceux qui ne sont plus là, pour nous, nos grands-parents et nos enfants, cette année 2021 inaugure une nouvelle époque, construisons une République du peuple, une démocratie complète, avec justice et solidarité.

Bonne année, heureux temps nouveau.

Veronika Mendoza, JP Juntos Por el Peru.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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