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De la violence, de la paix et de la vie

Gustavo Petro est le leader de l'opposition en Colombie, arrivé deuxième derrière Ivan Duque, l'actuel président, aux dernières élections présidentielles (2018). Les menaces de mort qui pèsent sur lui l'obligent à se déplacer avec des gardes du corps. Il analyse dans un texte publié sur le site Cuarto de Hora la situation en Colombie et appelle le peuple à lutter pacifiquement, pour la paix, et pour la vie. Nous publions ici la traduction en français, et la version originale, en espagnol, en seconde partie d'article.

 » De la violence, de la paix, et de la vie »

Les sondages ont affolé l’extrême-droite du pays. Tous les sondages, sans exception, montrent un pays qui aspire au changement, qui voit un autre futur possible, une alternative au présent, sombre, en crise, plongé dans le chaos.

Le Covid et une politique très agressive du gouvernement en faveur des élites les plus puissantes de Colombie à un moment où la plus grande empathie était nécessaire envers la population la plus discriminée et la classe moyenne, ont mis à nu les énormes carences sociales, économiques et éthiques du pays.

L’espoir est plus puissant que la peur

Au milieu de cette crise que j’ai qualifié de vitale, la possibilité d’un réel changement devient concret et cela a déclenché l’hystérie d’un secteur de la société qui, habituée au privilège injuste, à la corruption, ne parvient pas à concevoir que tout irait mieux dans un pays vraiment démocratique, transparent et cultivé. Un pays pensé et construit pour la vie. Ceux qui veulent maintenir ce régime de pouvoir injuste veulent réveiller la peur. Mais ce qu’ils trouvent c’est de l’espoir. Il est certain que l’espoir est plus puissant que la peur, l’histoire l’a toujours démontré. Et aujourd’hui nous sommes un espoir.

Même Uribe ne devrait pas avoir peur, parce-que dans notre gouvernement, il ne serait pas poursuivi. Mais c’est cette peur que lui-même veut généraliser, pour pouvoir continuer à gouverner sans rien de valable à proposer au pays. Pour généraliser la peur, ils vont jusqu’à tuer des jeunes désarmés dans les manifestations, ils vont jusqu’à les torturer. Pour généraliser la peur, ils essaient de vendre à la société, devant l’absence des FARC, que l’ennemi c’est la jeunesse, qu’ils baptisent de vandale, oubliant que toutes les mères et tous les pères ne peuvent pas considérer leurs enfants comme des ennemis.

Ce dont a été témoin le pays est barbare. On ne peut que le comparer aux pires dictatures les plus sanguinaires. C’est une véritable rupture éthique promue par le gouvernement. Tirer en abondance sur des manifestants pacifiques, faire disparaître des jeunes, transformer des lieux en centres de torture. Il suffit de voir les vidéos des magasins du groupe Exito dans le quartier de La Floresta de Cali pour comprendre partiellement le degré de sauvagerie qui nous est présenté. Une entreprise qui prête ses installations pour être un centre de détention pour les jeunes, qui se transforme en centre de torture, avec du sang répandu sur son sol et ses murs, corrompant ainsi leurs marchandises. Pour que le lendemain tout soit lavé et caché. Quelques chefs de police qui croient que remplir leur mission envers la patrie consiste à humilier la jeunesse, la frapper et la tuer, une presse qui se tait et qui cherche des responsables là où ils ne sont pas, pour éviter de pointer du doigt la véritable responsabilité, une société nantie qui tire depuis des pick-up, en se prenant pour Pablo Escobar. Un président, admirateur de Turbay, qui croit devenir un grand et bon gouvernant en laissant s’accroître le massacre.

Ils ont construit leur stratégie désespérée pour inverser les sondages et conserver le pouvoir : Me rendre coupable de la mobilisation populaire et de la violence.

Pour tenter de calmer le délire hystérique dans lequel ils vivent, ils décident qu’une partie de la jeunesse est l’ennemie : la jeunesse pauvre, et, littéralement, la poursuivent et la massacrent. Maintenant, ils essaient de convertir cette jeunesse pauvre en une espèce de zombies obéissant à mes ordres, pour voir si la société considère que c’est moi l’ennemi. Ils pourraient ainsi gagner à nouveau les élections avec facilité.

Depuis la vidéo en anglais publiée par María del Rosario Guerra et l’entreprise menée par l’ex Ministre des Affaires Étrangères, Claudia Blum, en passant par les réseaux des congressistes du Centre Démocratique jusqu’à la rubrique de Vicky Dávila, avec un faux auto-entretien du président en anglais, ils ont construit leur stratégie désespérée pour inverser les sondages et conserver le pouvoir. Me rendre coupable de la mobilisation populaire et de la violence. La stratégie consiste en ce que la peur modifie les votes et empêche le pays d’avoir le changement dont il a besoin. Elle consiste aussi à ce qu’un quelconque groupe finance avec de l’argent sale mon assassinat. Ce sont les deux manières qu’ils ont trouvé pour conserver le pouvoir en 2022. Et les deux, ensemble, représentent une rupture éthique absolue. Utiliser la mort des jeunes pour gagner les élections de 2022.

Pas un seul des rassemblements que j’ai organisés (qui ont tous eu lieu avant la crise du chômage), ceux de ma destitution arbitraire par Ordoñez quand j’étais maire, ceux de ma campagne électorale de 2018, ceux de mes rencontres avec les citoyens avant le covid, aucun n’a été violent. Il n’y a pas eu un seul acte violent dans un seul de ces rassemblements. Tous ont été absolument pacifiques.

Maintenant, face aux mobilisations sociales que je n’ai pas organisées, mais qui s’auto-organisent, je me suis limité à suggérer publiquement que les blocages contre le chômage actuel soient des manifestations pacifiques. J’ai appelé à ne pas affronter la police parce-que c’est un piège. J’ai appelé à la fraternisation entre policiers et manifestants, j’ai appelé à la gaieté. J’ai appelé à la vie, même lorsque j’ai côtoyé les frontières de la mort avec le Covid, dont j’ai souffert comme des millions de Colombiens, sans aucun traitement privilégié, sans en profiter pour me faire vacciner, ce qui aurait manqué de respect aux plus âgés.

Le mensonge et la peur, sont pour eux, la base du pouvoir.

J’ai appelé à la paix de manière publique, ouverte et franche, personne ne peut dire qu’un seul membre de Colombia Humana a appelé à la violence. Mais pour l’uribisme, la vérité n’importe pas. Je disais dans ma précédente note qu’ils poursuivent la tactique de Goebbels, le conseiller en communication d’Hitler. 

Le mensonge et la peur, sont pour eux, la base du pouvoir. La réalité, différente de ce qu’ils veulent nous présenter, construite par leurs propagandistes, est que Uribe, Carrasquilla et Duque sont les responsables de l’explosion sociale. C’est l’incapacité du gouvernement et sa piètre conduite devant les propriétaires de la banque et de la terre qui ont conduit à l’explosion sociale. Pour occulter leur propre responsabilité, ils cherchent des coupables fictifs au sein du ELN, en Maduro ou en moi.

Ils ont décidé de définancer l’état en 2019, pour alléger les impôts des riches de milliards de pesos. Pour l’année qui commence, ce cadeau reviendra à 15 milliards de pesos. Ils ont décidé de sur-endetter le pays en 2020, de 28.000 millions de dollars ! sans que cet argent ait servi à renforcer la politique de la vie, celle qui contrôle le covid, la faim et l’emploi. Et face à la réalité d’un déficit fiscal initié par leur propre irresponsabilité, ils ont donc décidé de créer un impôt sur la nourriture pour diminuer le déficit qu’eux-mêmes ont produit et ils ont ainsi provoqué l’explosion sociale.

Le jour-même où ils ont retiré la réforme fiscale et où nous avons tous cru que se terminerait la mobilisation sociale, ils ont commis la pire maladresse de toutes : tirer sur les gens mobilisés. L’indignation a gagné la jeunesse populaire de telle sorte qu’aujourd’hui encore, ils occupent la rue. Une jeunesse qui n’a rien à perdre et qui réclame le droit de vivre.

Ce n’est pas moi qui ai demandé la réduction des impôts aux riches en 2019. Au contraire, j’ai averti publiquement au sénat de la république, qu’une telle décision n’apporterait pas plus d’emplois mais plus d’inégalités et la crise des finances publiques.

Ce n’est pas moi qui ai demandé à ce que le pays s’endette pour soutenir les profits de Luis Carlos Sarmiento et les propriétaires de banque. Au contraire, j’ai demandé un autre type de politique sociale pour affronter le Covid, nous avons proposé le revenu de base pendant les quarantaines et l’allocation totale de la charge salariale pour les petites et moyennes entreprises. Ils se sont moqués de moi lorsque j’ai dit que j’avais une autre source de financement, autre que la dette, qui consistait en la redirection des fonds de la Banque de la République vers le revenu de base et l’allocation des charges, au lieu d’être dirigés vers la banque privée. 

Pour le gouvernement, la priorité n’est pas le droit de vivre.


J’ai dit publiquement que contrôler le Covid impliquait une redistribution des revenus envers la population pauvre et la classe moyenne, et que cela était nécessaire pour sauver la vie. Comme il fallait s’y attendre, avec une politique économique pensée en 2020 par Carrasquilla comme une politique de sauvetage des profits bancaires, on n’allait contrôler ni le Covid, ni la faim, ni l’emploi. Mais pour le gouvernement tout ceci n’est pas la priorité. La priorité n’est pas le droit de vivre.

Ce n’est pas moi qui ai proposé en 2021 de créer des impôts sur la nourriture pour sauver la crise financière, déclenchée par ce même gouvernement. Au contraire, j’ai dit qu’en abrogeant la réforme fiscale de 2019, ce qui n’affecterait pas la classe moyenne et populaire de Colombie, on pourrait trouver les ressources pour réduire le déficit.

Mais Uribe, Carrasquilla et Duque n’ont pas entendu raison. Aveugles, ils faisaient des calculs électoraux, point. « Objectif 2022 » a dit Uribe et cela a suscité l’obéissance comme toujours chez ses adeptes, adeptes qui ont en première ligne le même président de la république. Ils n’ont pas pensé à ce qu’il se passerait en 2020 et en 2021 avec le Covid, ils n’ont pensé qu’à la façon de gagner les élections de 2022.

Finalement, cette réalité sur la conduite du gouvernement et la mienne, a abouti à l’attaque contre moi. Ils m’accusent de la violence qu’eux-mêmes ont provoquée, ils m’accusent de la crise qu’eux-mêmes ont produit, ils mettent leurs propagandistes en scène sur les réseaux et dans la presse pour répéter leur texte comme des zombies. Le pays doit accuser Petro, peu importe s’ils le tuent, encore une fois tant que la responsabilité de la barbarie ne vient pas d’eux, ceux qui donnent les ordres, ceux qui gouvernent. 

Ils pensent, obsédés, à se maintenir au pouvoir. Ils ne pensent qu’à l’ « objectif 2022 ». Ils ont incendié notre pays en plein Covid. Ils sont en train de tuer et de torturer à tort et à travers juste pour se maintenir au pouvoir en 2022.

Nous nous devons de répondre. Et ce n’est pas en les égalant dans la barbarie.

Comme je l’ai toujours dit de manière publique, le blocage doit se transformer en une foule pacifique, la foule peut gagner la restructuration de la politique sociale du gouvernement grâce à l’ampleur de sa mobilisation. Le blocage mène à l’usure et c’est le but de la barbarie répressive. La foule est moins vulnérable à la violence de l’état et conduit à la négociation immédiate. La non violence active est notre réponse à la barbarie gouvernementale. Nous sommes cohérents dans notre façon de nous exprimer comme corps social, avec notre politique de la vie. Avec le fait que la vie de tous les Colombiens et toutes les Colombiennes sont le nouvel axe formateur des politiques concrètes de gouvernement.

Nous n’allons pas nous taire face à la barbarie. Nous la dénonçons. Ceux qui ont commis des crimes de lèse humanité contre la jeunesse doivent sortir des institutions publiques et être jugés par les instances indépendantes du gouvernement. La police sera restructurée pour qu’elle soit la garantie de la vie de tous les fils et de toutes les filles des mères de Colombie, et non pour qu’ils soient leurs bourreaux.

Nous demandons au patronat de ne plus se laisser abuser sur la situation du pays. Ce dont ils sont les témoins et ce qui bloque leurs marchandises n’est pas un plan prédéterminé par le communisme international. C’est la réalité sociale délaissée depuis bien trop longtemps. Par conséquent, ce qui peut faire croître leurs propres affaires, c’est bien de s’occuper de cette société qui a éclaté. 

Un pacte social est indispensable.

Je demande aux policiers et aux soldats du pays de ne pas tirer sur le peuple, la majorité ne l’a pas fait. La majorité n’a pas sorti les armes. Beaucoup ont fraternisé avec les gens. Dorénavant, de plus en plus de chefs vont vous ordonner de tirer. Ne le faites pas. Quand viendra l’heure des jugements, ces chefs bureaucrates vous abandonneront et vous rendront responsables d’absolument tous les évènements, comme ils l’ont fait avec les 6 402 exécutions de jeunes pendant les gouvernements d’Uribe.

Il est temps que soldats et policiers embrassent les jeunes civils de leur propre peuple, de leurs propres quartiers et communes. Vous n’êtes pas ennemis, vous êtes la chaire de la même réalité populaire. Nous ne voulons pas de violence ni d’incendie, la peur sert seulement Uribe et ses amis. 

C’est la paix qui apporte le changement. Et nous sommes l’espoir du changement. Le changement que nous proposons est un pays où il est possible de vivre. Où la vie est l’axe du gouvernement. Nous vous proposons un gouvernement pour la vie. Le plus grand des droits.


Ci-dessous, l’article en espagnol, publié sur le site Cuarto de Hora.


De la violencia, de la paz y de la vida

Las encuestas han enloquecido a la extrema derecha del país. Todas las encuestas, sin excepción, van mostrando un país que aspira al cambio, que ve otra posibilidad de futuro al presente que se ha llenado de sombras, de crisis, de un abismo bárbaro.

El covid y una política muy agresiva del gobierno en favor de las élites más poderosas de Colombia, en un momento en que se necesitaba la mayor de las empatías con la población más discriminada y con la clase media, desnudó las enormes carencias sociales, económicas y éticas del país.

En medio de esa crisis que he denominado vital, la posibilidad de un cambio real se vuelve concreto y esto ha disparado la histeria de un sector de la sociedad que, acostumbrada al privilegio injusto, a la corrupción, no atisba a pensar que le iría mejor en un país de verdad democrático, transparente y culto. Un país pensado y construido para la vida.

Quienes quieren mantener este régimen de poder injusto quieren despertar el miedo. Pero lo que encuentran es esperanza. Es cierto que la esperanza es más poderosa que el miedo, siempre la historia lo ha demostrado. Y somos hoy una esperanza.

Miedo no debería sentir ni Uribe, porque en un gobierno nuestro no sería perseguido. Pero es el miedo el que él mismo quiere generalizar para poder seguir gobernando ya sin nada valioso que proponerle al país.

Para generalizar el miedo es que permiten que maten jovencitos desarmados en las manifestaciones, es que permiten que los torturen. Para generalizar el miedo intentan venderle a la sociedad, ante la usencia de las farc, que es la juventud el enemigo, a la que bautizan de vándala, olvidando que todas las madres y padres del país no pueden considerar a sus hijos como enemigos.

Lo que ha presenciado el país es bárbaro. Solo se puede comparar con las peores dictaduras, las mas sanguinarias. Es una verdadera quiebra ética promovida desde el gobierno.

Disparar a mansalva contra manifestantes pacíficos, desaparecer jóvenes, convertir lugares en centros de tortura. Solo habría que ver los videos de almacenes Exito en La Floresta de Cali para comprender parcialmente la profundidad de la salvajada que se esta presentando.

Una empresa que presta sus instalaciones para ser centro de detención de jóvenes, que se convierte en centro de tortura, con la sangre derramada en sus pisos y paredes, untando sus mercancías. Para al otro día tener todo lavado y oculto. Unos jefes de policía que creen que cumplir con su misión patriótica consiste en humillar a la juventud, golpearla y matarla, una prensa que se silencia y que busca responsables donde no están, para evadir señalar la verdadera responsabilidad, una sociedad pudiente que dispara desde camionetas cuatro puertas, como cualquier Pablo Escobar. Un presidente que, admirador de Turbay, cree que se vuelve grande y buen gobernante dejando que la matanza avance.

Para tratar de mitigar el delirio histérico en el que viven deciden que solo una parte de la juventud es la enemiga, la juventud pobre, y literalmente la persiguen y masacran, ahora intentan convertir a esa juventud pobre como una especie de zombi que obedece mis ordenes, para ver si la sociedad considera que yo soy el enemigo. Así podrían con facilidad ganar de nuevo las elecciones.

Desde el video en inglés publicado por María del Rosario Guerra y la empresa de la ex canciller, Claudia Blum, pasando por las redes de los congresistas del Centro democrático hasta la revista de Vicky Dávila, con autoentrevista falsa del presidente en inglés, han construido su estrategia desesperada para voltear las encuestas y conservar el poder. Culparme de la movilización popular y de la violencia.

La estrategia busca que el miedo haga variar el voto e impida que el país tenga el cambio que necesita. También busca que algún grupo con dinero oscuro financie mi asesinato.

Son las dos maneras que tienen para conservar el poder en el 2022. Y representan ambas una quiebra ética absoluta. Usar la muerte de los jóvenes para ganar las elecciones del 2022.

Ni una sola concentración que yo haya convocado y todas fueron antes del paro, las de la destitución arbitraria que me hizo Ordoñez cuando yo era alcalde, las de mi campaña electoral del 2018, las de mi encuentro con la ciudadanía antes del covid, han sido violentas, no hay un solo acto de violencia en una sola de ellas. Todas han sido absolutamente pacíficas.

Ahora ante movilizaciones sociales que yo no he convocado, sino que se autoconvocan, me he limitado a sugerir públicamente que los bloqueos del actual paro se vuelvan manifestaciones pacíficas. He llamado a no enfrentar la policía porque es una trampa, he llamado a la confraternización entre policías y manifestantes, he llamado a la alegría. He llamado a la vida, incluso cuando pasé por las fronteras de la muerte con el covid, que sufrí como millones de colombianos, sin ningún tratamiento privilegiado, sin aprovecharme para vacunarme irrespetando a los más viejos.

He convocado a la paz de manera pública, abierta y franca, nadie puede decir que algún nodo de Colombia Humana ha convocado a la violencia. Pero para el uribismo, la verdad no importa. Decía en mi anterior columna que siguen la táctica de Goebbels, el asesor de comunicaciones de Hitler. La mentira y el miedo, son para ellos, la base del poder.

La realidad, diferente a la que nos quieren presentar construida con sus propagandistas, es que es Uribe, Carrasquilla y Duque son los responsables del estallido social. Es la incapacidad del gobierno y su conducta adocenada ante los dueños de la banca y de la tierra, la que ha llevado al estallido social. Para ocultar su propia responsabilidad buscan culpables ficticios en el ELN, en Maduro o en mí.

Decidieron desfinanciar el estado en el año 2019, para regarle impuestos a los ricos por billones de pesos, para el año entrante ese regalo sumará 15 billones de pesos, y decidieron sobre endeudar al país en el 2020, por USD 28.000 millones sin que ese dinero hubiera fortalecido la política de la vida, la que controlara el covid, el hambre y el empleo. Y ante la realidad de un déficit fiscal disparado por su propia irresponsabilidad entonces decidieron ponerle impuestos a la comida para disminuir el déficit que ellos mismos produjeron y provocaron así el estallido social.

El mismo día que retiraron la reforma tributaria, y que creímos todos que terminaría la movilización social, cometieron la peor torpeza de todas, dispararle a la gente movilizada. La indignación llenó a la juventud popular de tal fuerza que hoy aún se mantienen en las calles. Una juventud que no tiene nada que perder y que reclama su derecho a vivir.

No fui yo el que pidió la rebaja de impuestos a los ricos en el 2019. Al contrario, advertí públicamente en el senado de la república, que tamaña decisión no traería más empleo sino más desigualdad y la crisis de las finanzas públicas.

No fui yo el que pidió que el país se endeudara para sostener las utilidades de Luis Carlos Sarmiento y los propietarios de la banca. Al contrario, pedí otro tipo de política social para enfrentar el covid, propusimos la renta básica para las cuarentenas y el subsidio total de la nómina laboral para la pequeña y mediana empresa. Se burlaron de mi cuando dije que había otra fuente de financiación diferente a la deuda, que era la emisión que hacía el Banco de la República, que, en vez de ser dirigida a la banca privada, debía ser dirigida a la renta básica y el subsidio de nómina. Dije públicamente que controlar el covid implicaba una redistribución del ingreso hacia la población pobre y la clase media, y que era necesario para salvarle la vida a decenas de miles de colombianos.

Como era de esperarse, con una política económica pensada en el 2020 por Carrasquilla como una política de salvamento de las utilidades bancarias, no se iba a controlar ni el covid, ni el hambre ni el empleo. Pero para el gobierno esto último no era su prioridad. No era el derecho a vivir, su prioridad.

No fui yo el que propuso en el 2021, que se le pusiera impuestos a la comida, para salvar la crisis en las finanzas, desatada por el mismo gobierno, al contrario, les dije que derogando la reforma tributaria del 2019, que no afectaría la clase media y popular de Colombia, se podrían encontrar los recursos para disminuir el déficit.

Pero Uribe, Carrasquilla y Duque no entendían de razones. Ciegos, hacían cálculos electorales y punto. “Ojo con el 2022” dijo Uribe y eso desató, como siempre en sus seguidores, seguidores que tiene en primera línea al mismo presidente de la república, la obediencia. No pensaron en lo que ocurriría en el 2020 y 2021 con el covid, solo en como ganar las elecciones del 2022.

Pues bien, esta realidad de la conducta del gobierno y de la mía, ha llevado a desatar el ataque contra mi.

Me acusan de la violencia que ellos mismos desatan, me acusan de la crisis que ellos mismos produjeron, ponen a sus propagandistas en redes y en la prensa a repetir como zombis el libreto. El país debe acusar a Petro, no importa si lo matan, una y otra vez que la responsabilidad de la barbarie no es de ellos, los que dan las ordenes y la permiten, los que gobiernan, sino mía.

Están pensando, obsesionados, en perpetuarse en el poder. Solo piensan en el “ojo con el 2022”.

Nos incendiaron el país en medio del covid. Y están matando y torturando a diestra y siniestra solo par ver si siguen en el poder en el 2022.

Nos toca responder. Y no es igualándonos a ellos en la barbarie.

Como siempre lo he dicho de manera pública, el bloqueo debe transformarse en multitud pacífica, la multitud puede ganar la reestructuración de la política social del gobierno gracias a la enormidad de su movilización. El bloqueo lleva al desgaste y es blanco de la barbarie represiva. La multitud es menos vulnerable a la violencia estatal y lleva a la negociación inmediata.

Es la no violencia activa nuestra respuesta a la barbarie gubernamental. Somos coherentes en nuestra forma de expresarnos como cuerpo social con nuestra política de la vida. Con hacer que la vida de todos y todas las colombianas sea el nuevo eje estructurador de las políticas concretas de gobierno.

No nos vamos a silenciar ante la barbarie. La denunciamos. Quienes han cometido crímenes de lesa humanidad contra la juventud deben salir de las instituciones públicas y ser juzgados por las instancias independientes al gobierno, la policía será reestructurada para que sea garantía de la vida de todos los hijos e hijas de las madres de Colombia y no para que sean sus verdugos.

Le solicitamos al empresariado no dejarse engañar más sobre la situación del país. Lo que están presenciando y lo que bloquea sus mercancías no es un plan predeterminado por el comunismo internacional. Es la realidad social desatendida desde hace mucho, por tanto, lo que puede ampliar sus propios negocios es atender esa sociedad que ha estallado. Un pacto social es imprescindible.

Les solicito a policías y soldados del país, no disparar contra el pueblo, la mayoría no lo ha hecho. La mayoría no ha sacado sus armas. Muchos han confraternizado con la gente. Ahora más jefes les ordenaran disparar. No lo hagan, cuando vengan los juicios esos jefes de escritorio los abandonarán y los responsabilizarán exclusivamente de todo lo acontecido como hicieron ya con las 6.402 ejecuciones de jóvenes en los gobiernos de Uribe.

Es hora que soldados y policías abracen a los jóvenes civiles de su propio pueblo, de sus propios barrios y municipios. No son ustedes enemigos entre sí, son carne de la misma realidad popular.

Nosotros no queremos la violencia ni el incendio, el miedo solo le sirve a Uribe y sus amigos. Es la paz la que trae los cambios. Y nosotros somos la esperanza del cambio.

El cambio que les proponemos es un país donde se pueda vivir. Donde la vida sea el eje del gobierno. Les proponemos un gobierno para la vida. El mayor de los derechos.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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