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Belgique : le « cordon sanitaire » toujours d’actualité

Depuis plus de trente ans, un accord entre partis politiques wallons promeut la marginalisation de l'extrême droite de la scène politique et médiatique. Remis en cause au début du mois par MR, parti libéral, celui-ci sera finalement renouvelé.

C’est une règle en apparence immuable de la vie politique belge, née au début des années 90. À l’origine, ce sont les partis flamands qui se réunissent pour s’accorder de façon informelle sur la mise à l’écart des partis nationalistes, d’extrême droite, qui engrangent à l’époque de premiers succès électoraux. Ainsi, aucune coalition ne pourrait se construire, aucune loi ne saurait être adoptée, avec l’aide de ces partis. Les partis wallons suivront peu de temps plus tard.

En effet, le paysage politique francophone se mettra d’accord en 1993, puis renouvèlera cet engagement en 1998 et 2002. La logique sera même poussée plus loin par les médias de Wallonie qui appliqueront également ce « cordon sanitaire ». L’extrême droite sera ainsi privée de tribunes médiatiques pendant près de trois décennies au nom de la lutte contre les idées racistes et xénophobes portées par ces mouvements, ainsi que leurs penchants antidémocratiques.

Le Front national (soutenu un temps par son homonyme français) paiera les frais de cette politique, disparaissant totalement au début des années 2010. Mais en Flandre, l’essor de l’extrême droite, incarnée par le Vlaams Belang (« Intérêt flamand »), va remettre en cause le principe même du « cordon » à cause de son poids politique grandissant et certaines décisions vont ainsi être adoptées avec les voix des élus du parti nationaliste de la région néerlandophone.

Du côté de la Wallonie, c’est un magazine qui fît en 2020 ce qui demeure à ce jour la seule brèche portée au « cordon sanitaire » médiatique en interviewant Tom Van Grieken, dirigeant du Vlaams Belang. C’est cette même personne qui est au centre de l’attention de ces derniers jours. Ou plutôt son interlocuteur wallon, présent face à lui sur le plateau de la télévision publique flamande : Georges-Louis Bouchez. Le président du MR (Mouvement réformateur, droite libérale) a provoqué l’ire des autres partis wallons qui ont dénoncé sa participation à la banalisation de la droite extrême.

La Wallonie est en effet l’un des derniers territoires d’Europe où l’extrême droite n’a pas de prises et nombreuses sont les figures politiques qui y voient une conséquence directe du « cordon sanitaire ». La décision de Bouchez a en tout cas eu l’effet d’un électrochoc sur la nécessité de réactualiser la Charte pour la démocratie, le nom donné à l’accord de 2002, particulièrement pour mieux prendre en compte l’essor du numérique.

Des négociations ont donc eu lieu lors desquels le MR de Bouchez a accepté de respecter à nouveau un « cordon ». Il a toutefois également essayé de l’étendre à la gauche radicale, sans succès. Et contre toute attente, les partis ont tous accepté de signer un nouvel accord. Celui-ci s’interpose à toute discussion, coalition avec les extrémistes de droite mais surtout empêche l’amplification de thèses ou d’argumentaires propres à ces mouvances, notamment en ligne. Une union des partis qui freinera pour quelques années encore la portée des idées racistes dans le sud de la Belgique.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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