Ce dernier a choisi de réprimer les manifestants pacifiques. Près de trois cents personnes ont été blessées, certaines gravement.
Cette situation montre l’impasse dans laquelle s’est placé Abdallah Hamdok. Ce dernier a signé avec le général al-Bourhane le 21 novembre un accord politique permettant sa réintégration au poste de Premier ministre, seul au milieu des militaires. L’accord prévoyait également la libération, effective depuis, des prisonniers politiques détenus depuis le coup d’État.
Mais la coalition civile des Forces pour la liberté et le changement (FFC) qui partageait jusqu’au coup d’Etat le pouvoir avec l’armée et ont été rayées du nouveau gouvernement, et l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la révolution, n’ont pas reconnu cet accord dont le seul objet est de légitimer le coup d’Etat militaire. Elles ont appelé la population à continuer les manifestations.
Depuis les manifestations contre le coup d’état – toutes pacifiques – continuent dans les rues de Khartoum ainsi qu’à travers le pays. Parmi les revendications des manifestants depuis le coup d’Etat figurent la restructuration de l’armée sous contrôle civil, la purge des officiers fidèles au dictateur déchu Omar al-Bashir et le démantèlement des groupes armés, dont les « Rapid Support Forces » (RSF) initialement financées en partie par l’Union Européenne au nom du soutien à lutte contre l’immigration clandestine, mais auteur de crimes de guerre au Darfour et de crimes contre les manifestants.
Les comités de résistance, cellule de base de la révolution, ont appelé à de nouvelles mobilisations, dès le 25 décembre.