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Albanese : « L’Australie vote pour le changement »

En Australie, la droite a été défaite par le Labour. La chute est brutale pour les conservateurs du pays alors que les enjeux climatiques ont plus fortement pesé sur le scrutin qu'attendu.

« Dès demain nous construirons un meilleur avenir pour l’ensemble des Australiens. » Anthony Albanese jubile en ce samedi 21 mai. En temps normal, le résultat des élections fédérales australiennes tardent à être connues – à ce jour, seuls 83 % des votes ont été dépouillés – mais la déroute pour la Coalition (Liberal-National Coalition) est telle que Scott Morrison, premier ministre sortant, a rapidement reconnu sa défaite. Il a dans la foulée appelé son adversaire du Parti travailliste (Australian Labour Party) pour le féliciter. Albanese devrait ainsi devenir au cours des prochains jours le futur premier ministre d’Australie – le premier sans ascendance anglo-saxonne, sa famille étant d’origine italienne. Toutefois, il ne sait pas encore s’il pourra gouverner seul ou s’il sera contraint de s’appuyer sur des partenaires au parlement.

Plusieurs enjeux ont marqué la campagne et Albanese a rapidement poussé des thématiques sociales complètement balayées par neuf années de gouvernance libérale. Les scandales ont d’ailleurs émaillé le mandat antérieur et profondément entaillé la popularité de la Coalition. Morrison a régulièrement exprimé des propos polémiques en février vis-à-vis des populations aborigènes et a écarté un mois plus tard la possibilité de leur garantir une représentation au parlement australien, un dispositif sur le modèle de la Nouvelle-Zélande. Ce même parlement est resté au centre de l’attention au cours de l’année 2020 lorsque des accusations de viol visant des élus et membre du gouvernement ont été largement diffusés. Les témoignages se sont multipliés et rapidement une culture misogyne a été mise au jour au cœur de l’institution, montrant les échecs successifs d’un parti au pouvoir incapable de répondre aux nombreuses alertes.

Le cas de la famille Murugappan a également heurté les consciences et a constitué un symbole de la violence institutionnalisée de la politique migratoire australienne. Arrivés du Sri Lanka illégalement, mari et femme obtiennent des visas temporaires, ont deux filles sur le sol australien et s’insèrent dans une petite commune du Nord-Est. À l’expiration de ces visas, la famille est arrêtée puis envoyée en détention sur l’île Christmas où l’une des filles tombe gravement malade. Le gouvernement la fait traiter mais réaffirme sa volonté de ne pas transiger à l’issue de son rétablissement. Au lendemain de sa victoire, Albanese a annoncé que son gouvernement leur accorderait le droit de résider librement dans le pays.

En réponse à la marginalisation des populations aborigènes, Albanese a affirmé sa volonté d’appliquer la déclaration d’Uluru (Uluru Statement from the Heart), des demandes formulées par l’ensemble des représentants des populations indigènes du pays pour travailler à un respect mutuel. Il a également affirmé son attachement à la lutte de front contre le changement climatique. Une approche diamétralement opposée à celle développée pas son prédécesseur. La successions de gigantesques incendies et de crues immenses au cours des derniers mois ont été particulièrement mal gérées par Morrison qui avait d’ailleurs été épinglé pour des vacances en douce à Hawaï malgré l’état de catastrophe naturelle déclaré dans l’est du pays.

C’est cette question climatique qui a d’ailleurs permis au parti écologiste d’obtenir un nombre inédit d’élus. Le parti a annoncé son intention de soutenir un gouvernement du Labour. Autre surprise des élections, le score des indépendants qui ont obtenu des percées dans des circonscriptions historiquement tenues par la droite. Les programmes prônaient souvent une radicalité écologique et sociale au-delà même des demandes du parti d’Albanese. Une stratégie payante, portée en grande partie par des électrices fatiguées par des années de misogynie, qui a infligé les défaites les plus cuisantes aux membres du gouvernement sortant.

La gouvernance Albanese qui s’ouvre sera une qui « ne laissera personne sur le bord du chemin », d’après ses propres mots. Révision des objectifs climatiques à la hausse, mise en place d’une assurance sociale minimale, instauration d’une commission anti-corruption… L’optimisme est de mise pour l’Australie dans les années à venir.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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