Cette convention définit la violence et le harcèlement au travail comme :
« une violation des droits humains (…) qui mettent en péril l’égalité des chances, sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent »
Dès lors, les États ont la responsabilité de promouvoir « un environnement général de tolérance zéro ».
Cette nouvelle convention fait écho à l’actualité française marquée par le début des audiences dans le procès France Telecom, un procès historique contre un management de la terreur qui avait conduit une trentaine de salariés de l’entreprise au suicide entre 2008 et 2009. Elle répond aussi à l’ouverture d’une information judiciaire contre l’entreprise Lidl dans les Bouches-du-Rhône après plusieurs cas de harcèlement qui ont conduit au suicide de Yannick Sansonetti, dont le frère mène depuis un combat sans relâche aux côtés de la France insoumise pour faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle.
Ce texte contribue aussi à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes en mentionnant spécifiquement les agressions « fondés sur le genre ». Dans le monde, 818 millions de femmes sont victimes de violence et de harcèlement mais plus d’un pays sur trois n’a aucune législation pour les protéger. Cette réalité avait conduit des millions de femmes à se mobiliser en 2017, à travers un mouvement historique #BalanceTonPorc et #MeToo pour dénoncer les agressions sexuelles plus particulièrement dans le milieu professionnel à la suite d’accusations portées contre le producteur américain Harvey Weinstein. Le lieu de travail n’étant pas l’unique scène de ces agressions, cette norme mondiale élargit le champ d’application aux « violences domestiques ». Cela constitue une vraie victoire dans la lutte pour l’égalité hommes-femmes alors que de nombreux pays permettent encore aux conjoints d’agresser ou violer leurs femmes.
Bien que réjouissant en termes de contenu, cette norme n’aura aucun effet tant que les États ne l’auront pas ratifiée et mise en application.
La mobilisation pour imposer sa ratification et transposition partout dans le monde va donc continuer
ILO: an international convention against harassment and violence
July 2019. After several years of popular mobilization and negotiations between social partners and governments, the International Labour Organization (ILO) has adopted, after the 108th Session of the International Labour Conference, the first world standard which aims at eliminating violence and harassment in the world of work.
This convention defines violence and harassment at work as:
“A violation of human rights […] that endangers the equality of opportunity, is intolerable and incompatible with decent work”
Since then, it is the responsibility of States to promote “a general environment of zero tolerance”.
This new convention echoes the French current events, marked by the beginning of the court hearings in the France Telecom trial, an historical trial against terror management which led about thirty employees to suicide between 2008 and 2009. It is also an answer to the judicial investigation against the company Lidl in the French department Bouches-du-Rhône after several cases of harassment which led Yannick Sansonetti to suicide, whose brother, since that, is fighting a battle, along with France insoumise, to have the burnout recognized as an occupational disease.
This text contributes to the struggle against sexist and sexual violence against women by specifically mentioning the “gender-based” assaults. In the world, 818 millions of women are victims of violence or harassment, but more than one in three countries has no legislation to protect them. This reality led millions of women to go into action in 2017 in the frame of an historical movement #BalanceTonPorc and #MeToo to denounce the sexual assaults, more specifically in the professional area, after the charges against the American producer Harvey Weinstein. The workplace not being the only place for assaults, this world standard extends the scope of application to “domestic violence”. It represents a true victory in the struggle for gender equality, whereas numerous countries allow male partners and husbands to assault or rape their female partners and wives.
Although it is pleasing in terms of content, this standard will not have any effect as long as the States will not have ratified and applied it.
The mobilization to impose its ratification and transposition all over the world will therefore continue.