« Après Columbine, après Sandy Hook, après Charleston, après Orlando, après Las Vegas, après Parkland, rien n’a été fait. » Année après année, la liste ne cesse de s’allonger et pourtant la même scène se répète. Le président des États-Unis s’exprime seul en scène. Regrette une tuerie supplémentaire, l’émotion dans la voix. Il réclame de nouvelles normes, une régulation du marché des armes à feu. Dédie ses prières aux familles de victimes et appelle ses concitoyens à faire de même. Mais pour quel résultat ?
Déjà, le Parti républicain a récupéré ses vieux réflexes. Le problème de la fusillade d’Ulveda n’est pas celui d’un accès facilité à des armes de guerre, c’est celui d’une absence d’enseignants armés. Ainsi, les écoles ne seraient plus des refuges, coupés de la violence extérieure, mais plutôt des cibles à protéger. Une ligne de défense également entendue à seulement 400 kilomètres du lieu du drame. À Houston se tenait en effet la première convention du principal lobby des armes depuis 2019.
« La seule façon d’arrêter un méchant avec une arme c’est un gentil avec une arme. » Cette phrase, c’est celle de Donald Trump, glissée dans son discours devant la National Rifle Association (NRA). Un discours sans grande nouveauté, reprenant les mêmes poncifs de la droite. Plus d’armes dans les écoles, plus d’armes dans la police, plus d’armes pour les parents et une entrée unique pour tous les établissements scolaires. Seule inflexion audible dans ce récit des conservateurs, la reconnaissance du besoin d’aborder concrètement la question de la santé mentale.
Une solution loin d’apporter une réponse sur le fond du problème : le responsable de la tuerie avait acheté ses armes légalement cinq jours après ses 18 ans. Aucune remise en cause donc de la politique favorable aux armes portée par les Républicains. En cette année électorale (les élections de mi-mandat auront lieu début novembre), la droite préfère défendre le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis. Celui-ci est brocardé pour justifier le droits des citoyens d’avoir des armes à disposition.
21 morts, dont 16 victimes de 10 ans ou moins n’y changeront rien. Les fusils d’assaut continueront de décorer les vitrines d’armureries, les contrôles d’identité resteront minimes lors de ces achats et 45 000 personnes continueront de décéder chaque années via des balles. Au pays de l’Oncle Sam, le flingue vaut plus que la vie.