La nouvelle était tombée fin mars. À compter du 2 avril, une trêve de deux mois serait appliquée entre les parties prenantes du conflit au Yémen. Une respiration bienvenue pour une population à bout, largement dépendante de l’aide internationale. Cette pause dans le conflit intervient à l’issu d’une montée importante des violences dans le pays avec une explosion du nombre de victimes civiles, démultipliées au cours des six derniers mois. Les bombardements de l’Arabie saoudite étaient particulièrement pointés du doigt.
L’ONU a salué l’initiative qu’elle supervise. Elle considère que, quinze jours après l’application de la trêve, les hostilités ont globalement été suspendues en cette période de ramadan. L’organisation va jusqu’à envisager dans ce moment de paix le début de la fin du conflit. L’accord qui a été trouvé le mois dernier pour le Safer va dans ce sens. Ce pétrolier vieillissant, sous contrôle houti, faisait peser sur les côtes yéménites le risque d’une marée noire. L’or noir sera prochainement transvasé dans un navire plus récent à condition de recueillir les 80 millions de dollars nécessaires pour l’opération.
Mais les observateurs internationaux restent vigilants et se demandent si l’on n’est pas face au calme avant la tempête. Des mouvements de troupe ont été observé sur le terrain et la crainte d’un nouveau cycle de violence est palpable. Depuis l’automne 2021, une montée progressive de la violence avait été perçue avant l’adoption de la trêve. En attendant, l’activité économique a pu en partie reprendre dans le pays et de l’aide humanitaire peut plus facilement accéder à la population la plus durement frappée.