Un quart de la population ukrainienne a été obligée de quitter son domicile depuis le début de la guerre. Un tiers des déplacés ont quitté le pays. Parmi ceux-ci, plus de la moitié a choisi de s’installer en Pologne pour le moment. Telles sont les informations obtenues et transmises par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Sur Twitter, le Haut-Commissaire Filippo Grandi a regretté cette conséquence du conflit qui inflige aux civils une souffrance inutile. Les déplacés, principalement des femmes, enfants et personnes âgées (soit les publics exempts de la conscription), sont ainsi 6,5 millions à être restés en Ukraine mais loin de leur lieu de résidence et environ 3,5 millions à avoir quitté le pays. Selon les données de l’Agence onusienne des migrations (IOM), 13,5 % de ces Ukrainiens avaient déjà eu à subir un déplacement suite à l’annexion de la Crimée en 2014.
Plusieurs agences onusiennes ont par ailleurs communiqué sur des informations inquiétantes leur parvenant d’Ukraine. Ainsi, les civils sont régulièrement les victimes des actions militaires en cours sur le territoire, quand ils ne sont pas directement pris pour cible. À la mi-mars, la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Liz Throssell, a rappelé à la Russie que les « attaques indiscriminées » en milieu urbain étaient contraires au droit international « et peuvent constituer des crimes de guerre ». Le 21 mars, c’est l’OMS qui s’alarmait des bombardements prolongés, effectués par l’armée russe, contre des infrastructures de santé. En moyenne, ces lieux sont visés deux fois par jour, soit 52 attaques identifiées sur des établissements de santé depuis le début du conflit, au grand dam de l’institution qui insiste sur l’importance de la protection de tels lieux. Les images de la destruction de la maternité de Marioupol au début du mois avaient marqué les esprits.
L’utilisation par les Russes de bombes à sous-munitions a également soulevé des critiques de l’organe multilatéral. Ces bombes sont remplies de charges explosives plus petites qui, lorsqu’elles n’explosent pas, peuvent devenir des mines dangereuses sur le long terme. Ce qui est d’autant plus problématique lorsque ces bombes sont larguées dans des quartiers résidentiels. De fait, l’ONU estime à 902 le nombre de civils tués depuis le début de l’attaque décidée par Vladimir Poutine. Ce chiffre comprend la vie de 39 enfants. Et vient s’ajouter à 1 459 blessés. De l’aveu même du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, cette donnée est sans doute sous-estimée du fait des difficultés à obtenir des informations de certaines zones. Toutefois, d’après ses relevés, la majorité des victimes sont tombées suite à des tirs d’artillerie, des bombardements ou des tirs de lance-roquettes. Un phénomène qui ne devrait pas diminuer au vu de la démultiplication des bombardements à Kiev ou Marioupol.