L’ancien président conservateur s’est rendu, alors que plusieurs centaines de policiers cernaient sa résidence à Tegucigalpa. Quelques heures auparavant, la Cour suprême de justice hondurienne (CSJ) approuvait la signature d’un mandat d’arrêt vis-à-vis de celui qui est surnommé JOH dans le pays. Cette décision fait suite à une demande des autorités états-uniennes. Celles-ci ont transmis la semaine dernière une demande d’extradition à la justice hondurienne, mais des démarches avaient déjà été effectuées dès l’investiture de Xiomara Castro le 27 janvier. Celle-ci s’est fait élire sur une image de probité avec la lutte contre la corruption dans son viseur – soit l’inverse de son prédécesseur.
Criterio.hn revient sur l’ampleur des faits reprochés à l’ex-président conservateur. Soumis à une enquête des autorités depuis 2004, JOH est accusé d’avoir activement participé au trafic de cocaïne exportée vers les États-Unis. Son arrivée à la tête du pays aurait facilité ses activités. Par son action, le Honduras est devenu une plateforme incontournable du trafic de cocaïne sur le continent Américain.
Les juridictions estiment qu’entre 2004 et 2022 JOH a contribué à l’exportation de 500 000 kilos de cocaïne aux États-Unis. En échange, l’ancien président a bénéficié de pots de vins de groupes du narcotrafic dans tout le continent. Il a ainsi amassé une fortune de plusieurs millions de dollars. Des sommes importantes issues de ce commerce illégal ont également été employées dans le financement de sa campagne présidentielle réussie de 2013. En échange, JOH a activement protégé certains de ses narcotrafiquants contre les tentatives de poursuites.
Cette arrestation constitue la fin d’une époque dans le pays avec une volonté populaire de renier les pratiques politiques du passé. La nouvelle présidente Xiomara Castro porte ainsi les espoirs d’un peuple malmené par les violences entraînées par le narcotrafic.