« Après quatre ans de recherche, nous affirmons que le système de domination et d’oppression mis en place par l’Etat israélien à l’encontre des Palestiniens et des Palestiniennes constitue un crime d’apartheid, tel que défini par le droit international. » Après les deux ONG locales Yesh Din puis B’Tselem, et en avril 2021 Human Rights Watch, une deuxième grande organisation internationale des droits humains a dénoncé hier le 2 février 2022, a dénoncé le « système d’apartheid » mis en place par Israël contre le peuple palestinien.
Si à l’évocation du mot « apartheid », nous pensons tous à l’Afrique du Sud et au système d’oppression de la majorité noire par la minorité blanche, l’accusation relève ici, non pas d’une comparaison historique, mais bien de la définition légale de l’apartheid telle que reconnue internationalement depuis 1973 : « C’est un système d’oppression et de domination d’un groupe racial sur un autre, institutionnalisé à travers des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires. Par ailleurs, le crime d’apartheid suppose la commission d’actes inhumains, dans l’intention de maintenir cette domination. »
Et dans une analyse juridique de 211 pages publiée après quatre ans de recherches et de travail sur le terrain, Amnesty estime que « les politiques cruelles d’Israël de ségrégation, de dépossession et d’exclusion tiennent clairement de l’apartheid » envers les Palestiniens, traités comme un « groupe racial inférieur ».
Cette enquête montre qu’Israël impose un système d’oppression et de domination à l’encontre de l’ensemble des Palestiniens, dans toutes les zones sous son contrôle (ceux des Territoires occupés et sous administration militaire depuis 1967, mais aussi ceux qui vivent dans l’État d’Israël fondé en 1948 et qui en sont souvent citoyens), afin d’en faire bénéficier les Israéliens juifs.
Les lois, politiques et pratiques destinées à maintenir un système cruel de contrôle sur les Palestiniens les ont laissés fragmentés géographiquement et politiquement, souvent appauvris et dans un état constant de peur et d’insécurité. Cela équivaut à un apartheid interdit par le droit international.
À peine le rapport rendu public, le ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid a accusé Amnesty de « rapporter les mensonges répandus par les organisations terroristes » et brandit l’arme de l’antisémitisme : « Si Israël n’était pas un État juif, personne chez Amnesty n’oserait s’en prendre à lui. »
Cliquez ici pour signer la pétition : « Israël : Stop à l’apartheid contre les Palestiniens ! »