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Pérou : Vers une destitution présidentielle ?

Le Congrès de la République, à majorité d'opposition, vient de notifier au président constitutionnel Pedro Castillo la motion de vacance présidentielle présentée contre lui, qui doit être débattue pour son admission par la plénière de la représentation nationale. Cet article écrit par notre correspondant au Pérou Cesar Robles, est en version française, et espagnole, juste en dessous.

Par Cesar Robles, correspondant au Pérou

Selon la procédure parlementaire, une fois la motion de vacance reçue, c’est la session plénière qui doit débattre de l’acceptation ou du rejet de la demande de lancement du processus de mise en accusation.

Et c’est là qu’intervient le piège, car ce sont les votes qui définiront le sort du président Pedro Castillo, puisque, en ajoutant et en soustrayant, les votes, jusqu’à présent, ne seraient pas suffisants pour atteindre cet objectif.

Fuerza Popular, le parti de la fille de l’ancien président Alberto Fujimori, ainsi que Renovación Popular, de l’ancien candidat d’ultra-droite Rafael López Aliaga et Avanza País de Hernando de Soto, n’ont pas ensemble les 52 voix nécessaires pour que la motion de vacance soit admise et que le processus de destitution parlementaire puisse commencer. Pour obtenir ce dernier, un vote qualifié de 87 voix est nécessaire, étant donné que le nombre total de membres du Congrès de la République est de 130 représentants.

La somme de tous les partisans du coup d’État de droite et des partisans de la destitution présidentielle n’atteint que 45 voix. Toutefois, malgré le fait que des partis ayant une représentation parlementaire tels que Alianza para el Progreso et Acción Popular, deux partis de droite modérée, ont déclaré qu’ils n’étaient pas d’accord avec la vacance du poste et ont exprimé leur opposition, on ne sait pas comment leurs membres du Congrès voteront au final.

Des situations politiques se sont produites dans lesquelles les porte-parole des partis définissent la position institutionnelle de leurs bancs au Congrès de la République, mais lorsqu’il s’agit de voter, ils expriment des positions diamétralement différentes. C’est pour cette raison même que l’on ignore parfois ce qui se passera finalement lors du vote parlementaire.

Mais l’aspect le plus surprenant de cette situation complexe est peut-être que c’est le parti Pérou Libre, l’organisation qui a porté Pedro Castillo à la présidence et qui, dans la pratique, est resté en marge du gouvernement, qui finira par ajouter des voix pour soutenir la motion d’admission du débat sur la vacance en raison de l' »incapacité morale » du président de la république. 

Cette semaine, les membres du congrès sont en déplacement dans leurs régions et provinces pour assister et écouter leurs électeurs. Il n’y aura donc pas de session plénière de la représentation nationale et le débat sur la motion sera reporté à la semaine suivante, la date provisoire pour le débat sur cette demande étant le jeudi 9 décembre prochain.

Pour le gouvernement, ces journées sont vitales et offrent la possibilité de désamorcer une situation hautement explosive qui pourrait finir par éroder davantage la fragile autorité du président Pedro Castillo et conduire le pays à une situation d’effondrement institutionnel.

Ce sont des jours de négociations, des additions et des soustractions qui pourraient finir par définir l’avenir du gouvernement et la possibilité des changements majeurs dont le Pérou a besoin.


La vacancia presidencial

El Congreso de la República, de mayoría opositora, acaba de notificar al presidente Constitucional Pedro Castillo, de la moción de vacancia presidencial presentada en su contra, y que debe ser debatida para su admisión por el Pleno de la representación nacional.

Según el procedimiento parlamentario, una vez recibida la moción de vacancia, es la sesión del Pleno la que debe debatir si acepta o desestima el pedido para el inicio del trámite del juicio político.

Y aquí viene el dilema, pues son los votos los que definirán la suerte del presidente Pedro Castillo, ya que, haciendo sumas y restas, los votos, hasta el momento, no alcanzarían para el logro de este objetivo.

Tanto Fuerza Popular, partido de la hija del ex presidente Alberto Fujimori, así como Renovación Popular, del ex candidato de ultra derecha Rafael López Aliaga y Avanza País de Hernando de Soto, no alcanzan, juntos, los 52 votos necesarios para que la moción de vacancia sea admitida y se inicie el proceso de destitución parlamentaria. Para lograr esto último, se necesita una votación calificada de 87 votos, siendo que el total de miembros del congreso de la república alcanzan los 130 representantes.

La suma de toda la derecha golpista y que promueve la vacancia presidencial solo alcanza los 45 votos, sin embargo, a pesar de que partidos con representación parlamentaria como Alianza para el Progreso y Acción Popular, ambos de derecha moderada han dicho que no están de acuerdo con la vacancia y se han expresado en contra, es incierto finalmente como vayan a votar sus congresistas.

Se han presentado situaciones políticas en las que los voceros de los partidos definen la postura institucional de sus bancadas en el congreso de la república, pero en las votaciones se expresan posiciones diametralmente diferentes. Por eso mismo, a veces resulta toda una incógnita lo que finalmente pueda pasar en la votación parlamentaria.

Pero quizá lo más sorprendente de toda esta compleja situación es que es el partido Perú Libre, la organización que llevó a la presidencia a Pedro Castillo y que en la práctica ha quedado al margen del gobierno, la que acabe sumando votos para respaldar la moción para la admisión del debate de vacancia por “incapacidad moral” del presidente de la república. 

Esta semana, los congresistas están en días de representación en sus regiones y provincias atendiendo y escuchando a sus electores, por lo que no habrá Pleno de la representación nacional y el debate de la moción quedará postergada para la siguiente semana, siendo el próximo jueves 09 de diciembre la fecha tentativa para el debate de este pedido.

Para el gobierno, estos días son vitales y le brinda la posibilidad para desactivar una situación altamente explosiva que podría acabar erosionando más la frágil autoridad del presidente Pedro Castillo y llevando al país a una situación de colapso institucional.

Son días de negociaciones, de sumas y restas que pueden acabar definiendo el futuro del gobierno y de la posibilidad de los grandes cambios que el Perú necesita.

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Marina Mesure

Syndicalisme international

Marina Mesure is a specialist of social issues. She has worked for several years with organizations defending workers’ rights such as the European Federation of Building and Wood Workers.

She has campaigned against child labor with the International Labor Organization, against social dumping and the criminalization of unionism. As a famous figure in the international trade union world, she considers that the principle of “equal work, equal pay « remain revolutionary: between women and men, between posted and domestic workers, between foreigners and nationals ».

Marina Mesure, especialista en asuntos sociales, ha trabajado durante varios años con organizaciones de derechos de los trabajadores como la Federación Europea de Trabajadores de la Construcción y la Madera.

Llevo varias campañas contra el trabajo infantil con la Organización Internacional del Trabajo, contra el dumping social, y la criminalización del sindicalismo. Es una figura reconocida en el mundo sindical internacional. Considera que el principio de « igual trabajo, igual salario » sigue siendo revolucionario: entre mujeres y hombres, entre trabajadores desplazados y domésticos, entre extranjeros y nacionales « .

Spécialiste des questions sociales, Marina Mesure travaille depuis plusieurs années auprès d’organisations de défense des droits des travailleurs comme la Fédération Européenne des travailleurs du Bâtiment et du Bois.

Elle a mené des campagnes contre le travail des enfants avec l’Organisation internationale du travail, contre le dumping social, la criminalisation du syndicalisme. Figure reconnue dans le monde syndical international, elle considère que le principe de « travail égal, salaire égal » est toujours aussi révolutionnaire : entre les femmes et les hommes, entre les travailleurs détachés et domestiques, entre étrangers et nationaux ».

Sophia Chikirou

Directrice de la publication

Sophia Chikirou is the publisher of Le Monde en commun. Columnist, director of a documentary on the lawfare, she also founded several media such as Le Média TV and the web radio Les Jours Heureux.

Communications advisor and political activist, she has worked and campaigned in several countries. From Ecuador to Spain, via the United States, Mexico, Colombia, but also Mauritania, she has intervened with progressive and humanist movements during presidential or legislative campaigns.

In 2007, she published Ma France laïque (La Martinière Editions).

Sophia Chikirou es directora de la publicación de Le Monde en commun. Columnista, directora de un documental sobre el lawfare, también fundó varios medios de comunicación tal como Le Média TV y la radio web Les Jours Heureux.

Asesora de comunicacion y activista política, ha trabajado y realizado campañas en varios países. Desde Ecuador hasta España, pasando por Estados Unidos, México, Colombia, pero también Mauritania, intervino con movimientos progresistas y humanistas durante campañas presidenciales o legislativas.

En 2007, publicó Ma France laïque por Edicion La Martinière.

Sophia Chikirou est directrice de la publication du Monde en commun. Editorialiste, réalisatrice d’un documentaire sur le lawfare, elle a aussi fondé plusieurs médias comme Le Média TV et la web radio Les Jours Heureux.

Conseillère en communication et militante politique, elle a exercé et milité dans plusieurs pays. De l’Equateur à l’Espagne, en passant par les Etats-Unis, le Mexique, la Colombie, mais aussi la Mauritanie, elle est intervenue auprès de mouvements progressistes et humanistes lors de campagnes présidentielles ou législatives.

En 2007, elle publiait Ma France laïque aux éditions La Martinière.

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