« Face aux tentations protectionnistes et nationalistes, le fédéralisme doit redevenir notre horizon partagé […] On peut imaginer, au-delà de 2030, que la France partage son siège au Conseil de sécurité de l’Onu avec les autres nations européennes. » C’est ce qu’a déclaré Roland Lescure, député LREM et porte-parole du parti présidentiel le 29 septembre dans un entretien au Figaro.
Cette rumeur avait déjà été agitée par le quotidien britannique The Telegraph en septembre, en pleine crise diplomatique des sous-marins. Démentie par l’Elysée dans un tweet, voilà que l’hypothèse du partage du siège français avec l’Europe au Conseil de sécurité de l’ONU, a de nouveau été évoquée par cette figure de la macronie, connue pour son franc-parler.
Pour le moment, l’Elysée n’a pas démenti et on s’étonne qu’une telle information n’ait pas fait plus de vagues.
Car ce sujet n’est pas nouveau. En 2019, l’ancienne présidente de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer avait déjà réclamé un siège commun européen à l’ONU au détriment de la France. Angela Merkel y avait vu un « très bon concept pour l’avenir ».
Le fait qu’un « macroniste qui monte », malgré le démenti de l’Elysée en septembre, incite à nouveau la France à relancer ce « grand rêve fédéraliste », prouve que l’idée fait son chemin au sein de la macronie, qui n’en serait pas à son premier désastre diplomatique.
La France a été l’un des membres fondateurs de l’ONU en 1945. Elle détient un siège permanent, à l’instar des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et du Royaume-Uni, et joue un rôle clé à l’échelle internationale. Abandonner son siège sous prétexte de solidarité européenne serait un acte dangereux et humiliant. La place de la France sur l’échelle internationale ne se discute pas à coups de rumeurs. Il est temps qu’une mise au point claire et nette vienne du plus haut niveau.