Non, il ne s’agit pas d’une image tirée d’un film catastrophe aux effets spéciaux impressionnants, encore moins de l’œil de Sauron bordé de feu. Il s’agit d’un incendie, causé par une explosion due à une fuite de gaz d’un oléoduc situé à proximité d’une plateforme pétrolière du groupe mexicain Pemex. Survenu le 2 juillet, cet œil de feu sur l’océan restera le symbole venu clore une « semaine-type » d’insécurité écologique – après des températures record faisant plusieurs morts en Californie, en Grèce ou encore au Canada où un incendie a rayé de la carte un village entier, annonciatrice de la nouvelle pandémie mondiale : la sécheresse, causant incendies ravageurs et famines meurtrières.
Cet œil de feu à la surface des eaux du golfe du Mexique situées à l’ouest de la péninsule du Yucatan a été causé par une fuite de gaz d’un pipeline sous-marin. Des navires ont déversé de l’azote liquide sur le feu pendant cinq heures pour venir à bout de l’incendie survenu dans la zone offshore de Ku-Maloob-Zaap, plus gros producteur de pétrole brut de Petroleos Mexicanos (Pemex). Et même si l’entreprise a précisé que l’incendie n’a généré aucun déversement d’hydrocarbure, ces images effrayantes montrent au monde que le forage en mer est extrêmement sale et dangereux.
Cet évènement est devenu le symbole d’une semaine de tristes records : les 45°C enregistrés à Chypre ont fait qu’un incendie s’est déclaré le samedi, emportant plus de 55km2 de forêts, de terres agricoles et des dizaines de villages. 40°C ont été enregistrés en Inde, 44°C en Grèce, 52°C (à l’ombre) en Irak, 49,6°C au Canada… où le petit village de Lytton, situé au Nord-est de Vancouver, balayé par les flammes, a carrément été rayé de la carte.
A Madagascar, des gens meurent de faim. 1,14 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Pas à cause d’un conflit ou d’une guerre ; le pays traverse sa pire sécheresse depuis 40 ans, directement liée au réchauffement climatique.
La planète s’embrase, des gens meurent, et pendant ce temps, Bolsonaro déforeste l’Amazonie, les médias en France parlent de Burkini, et les compagnies pétrolières polluent. À l’heure où il est vital de mettre en place la planification pour la bifurcation écologique, ils nous font prendre un retard funeste : la nouvelle pandémie de ce siècle, la sécheresse, est commencée. La tâche pour nous adapter à cette nouvelle donne climatique irréversible est immense et devrait être la priorité absolue.