Plusieurs éléments, dont la planification de l’opération Orion, prévue en 2023, tendent à indiquer que la France se prépare à la guerre, comme l’a montré le journal The Economist dans une analyse publiée le 31 mai 2021.
Le journal anglo-saxon The Economist s’est penché sur la nouvelle doctrine des armées françaises : après avoir principalement conduit des missions de maintien de la paix, les forces françaises sont passées, au cours de la dernière décennie, à la lutte anti-insurrectionnelle et antiterroriste. Aujourd’hui, les plans changent. Dans la vision stratégique pour 2030 qu’il a publiée l’an dernier, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de terre et futur chef d’état-major des Armées à partir du 21 juillet prochain, a estimé que la France doit être prête à un conflit de haute intensité, Etat contre Etat.
« Nous devons absolument nous préparer à un monde plus dangereux », a déclaré Thierry Burkhard à The Economist. L’armée française a prévu un exercice militaire d’envergure en 2023 appelé « opération Orion », incluant les trois branches de l’armée : de terre, de l’air, et la Marine nationale, incluant 10 000 soldats. Il se déroulera en région Champagne-Ardenne sur les trois camps de l’armée Suippes, Mailly et Mourmelon.
L’augmentation massive du budget de la Défense pour 2019-2025 va dans ce sens et a été augmenté pour atteindre 50 milliards d’euros par an à la fin de cette période. Une hausse de 46% par rapport à 2018.
The Economist ajoute : « D’autres signes semblent indiquer que les forces armées françaises vivent une transformation générationnelle. En janvier, l’état-major a discrètement mis en place dix groupes de travail chargés d’analyser la capacité du pays à faire face à un conflit de haute intensité. Les généraux français calculent qu’ils ont une dizaine d’années pour s’y préparer. Ces groupes étudient aussi bien le risque de pénurie de munitions que la résistance de la société, y compris la question de savoir si les citoyens sont prêts à accepter un niveau de pertes que nous n’avons plus connu depuis la Seconde Guerre mondiale. »
Depuis ce lundi, la France participe avec 31 pays aux vastes exercices militaires Sea Breeze 2021 en mer Noire organisés par les Etats-Unis et l’Ukraine. Des manœuvres qui ont lieu chaque année depuis 1997, mais qui aujourd’hui sont les plus importantes jamais effectuées. Une opération anti-russes menée par l’OTAN, six jours seulement après que les forces armées russes ont tiré des coups de semonce puis largué quatre bombes sur la trajectoire du HMS Defender, un navire de guerre britannique qui a pénétré dans les eaux territoriales russes au large de la Crimée.
Si les adversaires pour un potentiel conflit armé n’ont pas été désignés dans le cadre de la nouvelle vision stratégique pour l’Armée de terre, les analystes évoquent la Russie, la Turquie, ou un pays d’Afrique du Nord comme éventuels ennemis.
La France reste donc dans un tropisme atlantiste, belliqueux et dangereux. Il est urgent de se retirer de l’OTAN, de refuser toute inscription de notre pays dans une alliance militaire permanente et de défendre une géopolitique non-alignée au service de la paix.