Les gens meurent de faim. Non pas en raison d’un conflit mais à cause du changement climatique. Le sud du Madagascar traverse sa pire sècheresse depuis 40 ans, avec plus de 1,14 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Des personnes qui n’ont contribué en rien au réchauffement climatique, et qui aujourd’hui en paient le prix.
« 400 000 personnes risquent la famine, 14 000 sont dans des conditions proches de la famine. Telle est la situation dans le sud de Madagascar, où le changement climatique déchire les familles. Si nous n’agissons pas au plus vite, le nombre de personnes menacées de famine atteindra 500 000 dans quelques mois. »
David Beasley est le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies. Il a été témoin de la crise invisible qui touche le sud de Madagascar, où des communautés entières sont au bord de la famine : la sécheresse a contraint des milliers de personnes à quitter leur domicile à la recherche de nourriture. En raison de l’éloignement des communautés et de la faiblesse des infrastructures routières, peu de personnes ont pu accéder à la zone. Les gens qui n’ont pu partir se nourrissent de feuilles de cactus et d’insectes. Également, la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a doublé en à peine quatre mois, atteignant le taux alarmant de 16,5%.
David Beasley exhorte la communauté internationale à intensifier les efforts et à agir : 78,6 millions de dollars sont nécessaires pour fournir de la nourriture vitale et empêcher qu’une tragédie évitable ne se déroule sous nos yeux.
Le Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde et donc de ceux qui subissent en premier les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique, en raison de la situation géographique du pays, et des revenus faibles, rendant l’adaptation au changement climatique plus difficile.
Alors que les pays les plus vulnérables ont le moins contribué à ce problème, ce sont eux qui supportent le plus lourd fardeau : la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’est responsable que de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’ONU. Les effets dévastateurs des changements climatiques sur ceux qui vivent déjà dans la pauvreté sont de plus en plus difficiles ou impossibles à éviter. Il est crucial que les Etats et les entreprises prennent leurs responsabilités afin de respecter les droits humains et d’atténuer les impacts climatiques sur ceux qui ne peuvent pas se permettre de les supporter.