La revue Nature climate change a publié le 31 mai 2021 une étude scientifique montrant que le réchauffement climatique affecte la santé des êtres humains : 37% des décès dans le monde dus aux vagues de chaleur chaque année, sont attribuables aux conséquences du dérèglement du climat.
« Cependant, il n’y a pas eu d’efforts systématiques à grande échelle pour quantifier les impacts sur la santé humaine liés à la chaleur qui se sont déjà produits en raison du changement climatique. » Ainsi est présentée l’étude publiée lundi dans la revue Nature Climate Change ; en convoquant épidémiologie, météorologie et modélisation informatique, 70 chercheurs ont croisé des données provenant de 732 emplacements dans 43 pays différents pour estimer les charges de mortalité associées à l’exposition supplémentaire à la chaleur qui a résulté du réchauffement induit par l’homme, au cours de la période 1991-2018.
L’objectif était de calculer la différence entre le nombre de morts enregistrés liés à la chaleur et les décès qui auraient été attendus, sans réchauffement climatique. Le verdict a été publié lundi : cela se traduit donc par un bilan de 100 000 décès par an. Une mortalité qui n’est pas seulement liée à l’augmentation des températures estivales mais aussi à la durée des canicules, à la hausse des températures nocturnes et aux taux d’humidité. Fait très important à souligner : les données manquent pour certaines régions fortement affectées par les hausses brutales de température, comme l’Afrique centrale et l’Asie du sud. Les effets du réchauffement climatique sur les décès pourraient donc être sous-estimés.
Les scientifiques appellent à agir urgemment pour notre santé :
« Dans tous les pays étudiés, nous constatons que 37,0 % (fourchette de 20,5 à 76,3 %) des décès liés à la chaleur pendant la saison chaude peuvent être attribués au changement climatique anthropique et qu’une mortalité accrue est évidente sur tous les continents. Les charges variaient géographiquement mais étaient de l’ordre de dizaines à centaines de décès par an dans de nombreux endroits. Nos résultats soutiennent le besoin urgent de stratégies d’atténuation et d’adaptation plus ambitieuses pour minimiser les impacts du changement climatique sur la santé publique. »