Les dépouilles de 215 enfants retrouvées sous l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops en Colombie-Britannique rappellent une histoire atrocement raciste made in Canada ; celle des 150 000 enfants autochtones arrachés à leurs familles et envoyés dans ces pensionnats de l’enfer pour « tuer l’Indien » en eux.
Le pensionnat de Kamloops date de la fin du XIXe siècle. Y étaient envoyés des enfants amérindiens, métis et inuits, enrôlés de force dans ce genre d’établissements pour être assimilés à la société dominante. La majorité de ces « pensionnats », mis en place dans tout le pays à partir des années 1870 jusque dans les années 1990, opéraient sous la houlette du clergé catholique avec l’aval des gouvernements, complices des horreurs infligées aux enfants, que les prêtres ont déshumanisés du berceau jusqu’à leurs tombeaux, anonymes et surtout dissimulés.
Les corps des 215 enfants ont été retrouvés dans une fosse commune sur le site de l’ancien pensionnat catholique à Kamloops en Colombie-Britannique, région la plus à l’ouest du Canada. Tous ces enfants de la Première nation Tk’emlups te Secwepemc étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à aujourd’hui. La cheffe Rosanne Casimir a précisé dans un communiqué publié le 31 mai 2021, que certains d’entre eux « n’avaient que trois ans ». Selon elle, la mort des enfants n’a jamais été documentée par la direction du pensionnat. La communauté est déterminée à faire la lumière sur ces disparitions, « pour avancer et guérir ». Une enquête a été ouverte et rendra son rapport public en juin.
Le premier ministre Justin Trudeau s’est exprimé sur Twitter et a relayé le numéro d’une ligne d’écoute nationale de Résolution des questions de pensionnats indiens, destinées aux anciens élèves et aux personnes touchées.
La mémoire de ces enfants surgit pour identifier les coupables et rappeler cette histoire, aussi douloureuse que récente.