La détermination des manifestants mobilisés contre le coup d’Etat qui a mis Aung San Suu Kyi en prison le 1er février 2021 ne faiblit pas, malgré la répression meurtrière des forces de sécurité. Et si l’attention des médias et du monde s’est portée sur le nombre de manifestants pacifiques tués, les services de Michelle Bachelet (la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme) ont signalé d’autres violations des droits humains contre la population : des raids quotidiens dans des résidences privées et des bureaux sont effectués et ont abouti, pour le moment, à plus de 3740 personnes emprisonnées. Les organismes des droits de l’homme sur place n’ont aucune idée d’où se trouvent ses personnes.
En avril dernier, les dirigeants militaires ont émis plus de 1500 mandats d’arrêts contre la société civile, des syndicalistes, des journalistes et des universitaires. Cela pousse les gens à la clandestinité, dans un contexte de grève générale sans précédent où des milliers de grévistes bloquent une grande partie du pays, des banques, hôpitaux, ports et administrations.
Mais ce chaos économique et politique ne font pas plier les généraux, qui font fi des condamnations et des sanctions décrétées par les Etats-Unis, l’UE et le Royaume-Uni. Des centaines d’ONG ont demandé à l’ONU d’imposer un embargo sur les ventes d’armes, mais la Chine et la Russie, alliées traditionnelles des généraux, s’y opposent.
Cent jours après le coup d’Etat et après trois mois de massacres quotidiens, les Birmans continuent de manifester pour la démocratie, dans un mouvement inédit de désobéissance civile, offrant au monde, une leçon de survie.