Situé à 85km au sud-est de Beyrouth, le lac Qaraoun est le plus grand lac artificiel du Liban, formé par le barrage du même nom construit sur le fleuve Litani en 1959. Le lac est un réservoir utilisé pour la production d’énergie hydro-électrique, l’approvisionnement en eau à usage domestique et l’irrigation agricole. Tristement célèbre pour être un lac extrêmement pollué, cette récente catastrophe, la plus impressionnante en termes de nombre de poissons morts, n’est malheureusement pas la première.
En 2016 déjà, plus de 5 tonnes de poissons morts avaient été observées au mois de juillet. En cause : la progression des cyanobactéries dans le lac; un organisme important pour l’écosystème car il contient de la chlorophylle et assure la photosynthèse. Mais sa prolifération indique la présence de polluants dans le milieu aquatique. Un problème mondial rencontré dans les eaux stagnantes subissant de la pollution (comme les lacs artificiels des barrages). A l’époque, de nombreux militants et chercheurs avaient déjà mis en garde les autorités contre la pollution du Lac Qaraoun, décrit comme étant « un égout à ciel ouvert » : Au cours de ces dernières années, des millions de cubes métriques d’eaux usées y sont déversées, ainsi que des déchets industriels et des ruissellements agricoles contenant des pesticides. Il est d’ailleurs interdit depuis 2018 de vendre les poissons du lac, à cause de leur taux élevé de métaux lourds.
Pour le moment, l’autorité du fleuve Litani ainsi que la Société pour la protection de la nature au Liban procèdent à des analyses pour expliquer ce cataclysme.