Les bilans successifs ne cessent de croître. 255, 920, puis vient l’évocation du seuil du millier de morts. Les autorités affirment être dépassées dans le sud-est du pays où deux tremblements de terre simultanés ont frappé une zone isolée de l’Afghanistan le 22 juin. D’une magnitude de 5,9 et 4,5 sur l’échelle de Richter, ils ont dévastée la région montagneuse, sous dotée en infrastructure.
Le secteur de la santé est incapable de résorber cet afflux soudain de personnes par manque de moyens et sur le terrain, de fortes pluies entravent le travail des secouristes. Plus largement, ce séisme aura des conséquences à plus long terme dans un pays déjà en difficulté. Il y a près de trois mois, l’ONU relevait que 95 % de la population n’était plus en capacité de se nourrir correctement. António Guterres, secrétaire général des Nations unies, avait alors affirmé que le pays était dans une « spirale de la mort ».
Ce constat n’a pas évolué depuis, voire s’est dégradé, et les aides humanitaires qui parviennent en Afghanistan demeurent réduites. Les États-Unis n’ont toujours pas identifié une façon de soutenir la population avec les actifs des autorités afghanes saisis l’année dernière. Joe Biden avait annoncé en février que seule la moitié des 7 milliards de dollars récupérés allaient être employés pour l’humanitaire. Le reste est confisqué pour dédommager les victimes du 11 septembre 2001.
La misère économique frappe donc de plein fouet une large majorité de la population et vient s’ajouter aux régressions sociales. Les filles n’ont ainsi plus d’accès à l’école depuis mars, malgré les déclarations contraires des chefs taliban l’été dernier. Le portrait est sombre et les perspectives d’une sortie de crise sont minces dans ce pays d’Asie plus isolé que jamais.